Who’s gonna get the ball from behind the wall of the garden today?

Sorti il y a quelques semaines, le second album de Bachar Mar-Khalifé, Who’s gonna get the ball from behind the wall of the garden today?, cache, derrière cette interrogation enfantine de gamins qui jouent au foot dans la rue, un album extraordinairement puissant, engagé, sans être militant, d’une pureté extraordinaire. L’artiste libanais nous invite à plonger dans un univers d’éther et de coton, de pureté, de liberté musicale.

Si l’on ne saura pas à l’écoute de l’album qui ira chercher la balle derrière le mur du jardin, du moins y découvrira-t-on les multiples influences d’un auteur-compositeur extraordinairement talentueux (pouvait-il en être autrement, quand on voit son patronyme ?). Condensé d’influences jazz, mais également orientales, l’album se définit par une pureté mélodique qui en fait un objet musical à la fois très difficile à enfermer dans un genre en particulier, mais également d’une facilité à l’écoute surprenante. Si l’album est presque entièrement chanté en arabe, la beauté et la puissance de la voix de Bachar en rend l’écoute facile et plaisante même à une oreille non arabophone.

Et c’est dire que l’album est réussi si l’on peut l’écouter sans le comprendre, tant les textes en sont d’une beauté extraordinaires. En reprenant des standards de la musique arabe, tel le chant traditionnel Koweïtien Ya Nas qu’il réinterprète à sa sauce, moderne et belle à la fois, le chanteur démontre son talent en faisant fusionner musique traditionnelle et sonorités électroniques. On retrouve également un vibrant hommage au poète syrien Ibrahim Qashoush (qui fut retrouvé mort et les cordes vocales arrachées) dans la chanson Marea Negra, le véritable hymne de la révolution syrienne. Ou encore dans Xerîbî, reprise chez le chanteur kurde Ciwan Haco qu’il adapte à sa sauce, la sauce de l’exil universel et douloureux.

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Autant d’hymnes à la liberté dans un album lui-même extraordinairement libre, loin des conventions. On y retrouve en effet une reprise avec Kid A de Machins Choses, chanson de Gainsbourg, comme un dernier rappel que rien n’enfermera Bachar dans un style unique, une langue unique. Un rappel de la liberté qu’il s’offre et à laquelle il nous invite dans cet album éthéré, pur, qui ne s’embarrasse pas de complications pour nous inviter au plus profond de la musique.

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