Le Marocain n’est pas schizophrène, il n’est pas non plus malade mental comme certains magazines ont tendance à dire, il n’est pas non plus anarchique !
L’urbanité d’une ville dit long sur la culture et le savoir-vivre de ses concitoyens. Les grands esprits se forgent dans l’élégance et la magnificence intellectuelle et sociale d’une ville, et inversement, les grands esprits contribuent vaillamment à définir l’identité de cette dernière.
Je pensais comparer désespérément les grandes capitales mondiales avec Casablanca pour tirer des conclusions sur la manière dont laquelle notre capitale économique pourra « benchmarker » sur le modèle de ses grandes sœurs, mais je crois que l’exercice est vain !
J’étais dans un café tibétain, essayant de penser à tout cela, quand j’ai entendu un touriste américain parler avec son compatriote blogueur, connu sous le nom de Wandering Earl, célèbre pour son blog de voyage international. Je ne participais pas à la conversation mais j’écoutais avec intérêt ce qui se disait car ils parlaient de …Casablanca !
« Comment décrire Casablanca ? » rétorque le touriste américain. « Ce que je peux te dire, c’est qu’elle est loin d’être à l’image du film du même nom. Je l’ai trouvée sale, inintéressante, bruyante… on se croirait à Delhi ! Si tu veux partir au Maroc, je te conseille un petit village de pêcheur du nom d’Essaouira. Là-bas tu pourras profiter pleinement de ton voyage. »
Moi qui suis natif de Casablanca, je ne vous cache pas mon amertume et ma colère, mais je ne pouvais couper court à ses affirmations, premièrement parce que c’est impoli, et deuxièmement, parce que ses propos étaient véridiques. Une vérité que nous, Marocains, ou du moins, certains d’entre nous pour ne pas généraliser, avons parfois tendance à oublier car l’esprit humain s’organise en fonction du milieu et finit par l’accepter en tant que réalité et le rendre naturellement normatif. Il y a également le lien affectif qui se noue avec la ville et qui lui confère un charme et une beauté… Encore là, l’esprit humain tend à embellir une situation, un lieu ou un objet liés sensationnellement et affectueusement à la personne.
Je regardais les deux Américains partir avec cette angoisse de voir ma ville natale associée à Delhi.
Je me tourne vers une journaliste française pour discuter de mon sujet… frivolement :
« J’essaie de penser à un système qui pourra mettre de l’ordre dans cette ville et lui donner plus de vie, de beauté et de singularité à l’image des capitales scandinaves. Je sais que ça ne s’est pas fait du jour au lendemain, ceci prendra des décennies, mais cette idée m’obsède. Il n y a pas de panacée, de recette miracle qui ne passe pas par l’éducation civique et l’organisation. »
La journaliste me répond avec un sourire en coin : « De tels projets ne se font quasiment plus en démocratie… Si Haussmann était contemporain et décidait de transformer la ville de Paris, crois-moi, personne ne votera pour cela aujourd’hui ! Tu connais les Parisiens, ils verront en premier lieu leurs intérêts personnels avant l’intérêt général (rire). D’autant plus que nous changeons de gouvernement et de président chaque cinq ans, les grands projets de cette envergure ne seront pas pérennes car le gouvernement qui suivra essaiera naturellement de l’avorter. Ce qui a permis à Paris d’être Paris, ce n’est pas Haussmann mais Napoléon III ! ».
J’avoue, je n’ai pas pensé à cela de cette manière. Bien entendu, ce n’est pas qu’il faudrait, un empire ou une autorité stricte comme celle de Napoléon III pour faire passer des projets sans le consentement du peuple, mais l’idée est que, pour ce genre de transformation ou de chantier, il faudrait une autorité aussi pérenne que le projet lui-même. Et nous avons ce qu’il faut au Maroc. Vous me voyez venir justement, c’est la monarchie dans la personne du Roi.
Dans une autre grille de lecture, ce ne sont pas Haussmann ou Lindhagen qui ont respectivement transformé les villes de Paris et de Stockholm… Certes, leurs contributions sont plus que remarquables, mais c’est aussi parce que des monarchies gouvernaient que de tels projets pouvaient voir le jour.
Il est intéressant de se pencher sur ce qui fait notre particularité politique et d’en tirer profit.
Je laisserai les architectes discuter de l’urbanisme et de l’architecture. Je ne vais pas commenter ici le manque d’inspiration artistique ni l’avarie des maîtres d’ouvrage (moul choukara par abus de langage) qui essaient de construire le plus d’immeubles bruts, vides et fades avec le moins de budget possible. Ce sont les problèmes quotidiens des nations émergentes. Des architectes encore inspirés par Le Corbusier et qui essaient de reproduire cette calomnie qui est « l’unité d’habitation » ou comment mettre le plus de familles dans des cages en béton, alors qu’on oublie de se communier avec la nature et produire des espaces de vie à l’image du maître de l’architecture organique Alvar Aalto… Ceci n’est pas de la critique encore une fois !
Je discutais avec un architecte à Oslo sur un sujet similaire justement. Il me fait remarquer que l’architecte ou l’urbaniste ne peut pas réussir, à lui seul, à rendre l’urbanité plus agréable. Ce n’est pas une question d’esthétique, de planter quelques arbres ou de faire pousser quelques jardins, mais c’est un travail philosophique, artistique et social. Bien avant la crise financière, pour donner un exemple, la Norvège a recruté un philosophe d’Etat pour essayer de savoir comment distribuer la richesse pétrolière et comment garder cette valeur pendant les générations à venir. L’Etat n’a pas fait appel à un économiste, banquier ou un stratège, mais à un philosophe capable de penser pour l’intérêt public sans conflits d’intérêt.
L’idée que je présente ici est d’essayer de faire un travail philosophique et humaniste pour rendre la ville à ceux qui l’habitent via l’implication des penseurs, des citoyens et des techniciens.
Je me permets une parenthèse ici : et si l’on pense univers. L’univers tel que nous le connaissons actuellement a émergé d’un chaos total. Du chaos vers l’ordre, c’est tout à fait possible… Cette organisation s’est renforcée grâce au système de fractales qui sont facilement observables dans la nature. Un système qui propose de reproduire les mêmes formes sur une échelle ou une étendue finie. C’est un modèle à la fois simple, peu consommateur d’énergie et gracieux ! C’est la nature tout simplement dans toute sa splendeur.
Suivant ce schéma, l’on peut proposer l’idée de transformer une ville, en l’occurrence Casablanca, par les fractales. La forme ici serait un quartier, avec une certaine architecture spécifique, simple et ergonomique, comportant un jardin, un espace de vie culturel, artistique et social, une unité de santé, une école, etc. Cette forme sera reproduite avec les mêmes standards jusqu’à donner une forme complète et ergonomique.
L’on pourra ajouter une autre dimension sociale qui sera la compétition. La ville n’étant constituée que d’arrondissements, de quartiers ou de « fractales », la compétition positive favorisera naturellement le développement car chaque citoyen sera concerné.
Parallèlement, la question n’étant pas de savoir si l’Etat a les fonds nécessaires pour transformer Casablanca mais est-ce que les Casablancais sont suffisamment motivés pour transformer leur ville. Car voyez-vous, si l’on ne transforme pas les choses depuis la base, et là je fais allusion à la culture, rien ne changera car « nous » aurons toujours le même comportement à l’égard de notre ville.
L’univers est intelligent et rien ne se fait par pur hasard. Si l’on arrive à comprendre que tout est important, que chaque action engendrera une réaction, nous serions peut-être à même de construire intelligemment notre société. Tout commence avec une communication positive de notre quotidien qui mènera automatiquement à d’autres actions positives et là je fais allusion aux médias et aux tabloïds. Cela ne servira à rien pour le moment de transformer la ville si l’on ne transforme pas en amont la société et le citoyen. Je ne parle pas de démagogie ou de créer un ministère de la propagande écologique, je parle d’actions civiques intelligentes qui permettront aux brèches dans un premier temps de se colmater d’elles-mêmes.
Certaines personnes n’ont pas forcément d’étalons, un point de référence et de comparaison qui leurs permettront de comparer leurs quotidiens. Pour eux, c’est tout à fait normal de conduire en sens inverse, de klaxonner à côté d’un hôpital, de fumer devant une école, etc. Ce n’est pas de leur faute, et ce n’est pas une question d’éducation, c’est tout simplement parce que tout le monde fait «ça» qu’ils font «ça».
Le chemin de la reconstruction est long mais tout à fait réalisable. Il y a la solution de laisser l’univers faire son travail, via l’inconscient collectif qui élèvera tout un chacun vers la conscience, et il y a la solution du travail conscient qui accélérera les choses et permettra à terme à notre société de s’élever par la coopération.
La recette, tout le monde la connaît, car les Marocains sont intelligents mais pas assez écoutés par l’intelligentsia. Je ne vais pas critiquer les politiques… Chacun essaie de faire ce qu’il croit le mieux et des fois par maladresse. Nous avons le gouvernement que nous méritons et il faut apprendre à travailler avec ce que nous avons.
La culture, ce n’est pas le rôle de l’Etat et heureusement d’ailleurs, nous n’avons pas envie de reproduire les mêmes erreurs de propagande culturelle sous certains régimes. La culture, ce n’est pas non plus de faire les musées d’art contemporain et de s’extasier devant des œuvres incompréhensibles, et n’est donc pas réservée à une élite… La culture est spécifique à un milieu, à une période et à une volonté d’apprentissage et de partage. Nous avons des architectes et des designers qui proposent des créations intéressantes car ils ont su développer la culture spécifique et ils ont écouté les besoins des citoyens. De même, notre rôle est de faire progresser l’inconscient collectif, le tissu culturel par des productions de qualité et une dynamique interculturelle centrée avant tout sur le citoyen. Le Marocain n’est pas schizophrène, il n’est pas non plus malade mental comme certains magazines ont tendance à dire, il n’est pas non plus anarchique ! Si l’on fait du transfert, notion de psychanalyse freudienne qui propose de transférer ou de déplacer un certain nombre d’affects ou de conduites émotionnelles à une personne, cette dernière l’adoptera systématiquement. Le citoyen marocain tel qu’il est présenté subit quotidiennement ce transfert de la part de l’intelligentsia et des journalistes et finit par adopter de façon systémique ce comportement. Donc tout logiquement, l’urbanité sera également impactée car, comme dit plus haut, l’urbanité et le savoir-vivre sont corollaires.
Nous pouvons proposer, pour le bien de l’urbanité, de commencer par l’identité et la culture sous sa forme citoyenne. Forger une forte identité d’appartenance et d’universalité pour se donner la motivation nécessaire d’être des créateurs du futur et des utopistes de l’instant. Les fonds viendront plus tard car l’argent n’est qu’un moyen !
Article très intéressant, l’actualité m’a informé d’ailleurs une certain frémissement de la part des autorités pour cette ville monstre.
L’urbanisme est un sujet très délicat, il nécessite quand même un budget, et une autorité politique importante, c’est d’ailleurs une excellente idée de saisir « l’opportunité » d’avoir un régime monarchique pour ce genre de projet.
Quoiqu’il en soit, il faudrait s’intéresser aussi du rôle de la »Rue » dans le quotidien Marocain.
En France, ou plus encore dans des pays développés, la culture espère devenir une composante des citoyens qu’ils pourront rencontrer dans leurs déplacements de tous les jours, c’est être confronté à l’art qui réveille les consciences et qui apaise et éduque les esprits, la culture devient par ce fait une culture sociale qui n’est plus réservé à un cadre élitiste.
Les villes modernes qui s’approprient cette art exposé à ciel ouvert crée chez le citoyen un respect pour les constructions de sa ville, Je trouve personnellement qu’il crée un attachement, une fierté, car il sait que cette construction culturelle est faite pour lui pour lui rendre sa ville meilleur, il existe ainsi un respect mutuelle qui ravive le citoyen et le rend plus »bon ».
Pour ce qui est du Maroc, et plus particulièrement de Casablanca et de sa politique culturelle.
Il y’avait dans cette ville quelque chose d’Haussmannien aussi, il y’avait les immeubles blanc style fin XIXème siècle, il y’avait les portes de la vielle ville, les ruelles de cette même vielle villes, ses rues célèbres, il y’avait aussi un phare historique, les châteaux des forces armées sur la cote.
Il y’avait, car culturellement, la vielle ville n’est plus entretenu et est un des terrains les plus dangereux de la ville, je me rappelle une subtilisation en plein après midi d’un malheureux portefeuille et d’un portable qui ont le malheur de trainer à coté de Bab Marrakech une journée d’été, ceci bien que ma mère m’a pleinement rappelle de faire gaffe.. enfin c’était il y’a presque 4ans maintenant..
Il y’avait des châteaux de l’armée qui datait d’une certaine époque, un phare dont je ne sais plus s’il est encore en vie ou s’il a connue la malheureuse destinée de son confrère de Rabat. Il y’avait, et il disparait.
La culture c’est aussi de prendre soin des monuments historiques, des vieux bâtiments de caractère, car il donnent une histoire à la ville, et il rappelle au petits comme au grands que d’autres ont vécu avant eux ici, et qu’il dispose d’une histoire réel. Une critique sévère est adressée à ceux qui ont donnée l’histoire de ses villes du Maroc au promoteurs immobiliers, et ce n’est pas le cas que du Maroc, l’ultra libéralisme à outrance est aussi le maux des pays en développement, il n’y’a qu’a voir la vielle ville de Rabat, étant natif de cette ville, je rouspète intérieurement à chaque fois que je trouve la construction du mal du pays » Le Rez-de-chaussée plus deux’ en plein Medina Kadima…
Oui la culture, la Street culture en particulier est une solution, c’est une solution stratégique pour faire éclater une prise de postions, et faire promouvoir une conscience collectif à l’urbanisme.
Mais il faudrait changer cette relation à la rue qu’on en les Marocains de leurs ville, la rue doit être un théâtre ou un flâneur s’épanouie ou il ne fait pas les cents pas du très célèbre Mahaj Ryad de Rabat un jour de Ramadan avec Zeri’a et KawKaw with sa bande de potes désœuvré ou son adorable petit amie tout en se demandant ce qu’il peut bien faire ensuite… et je ne dit pas que je ne l’ai pas fait ;)
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Taha Benabdelaziz
il y a 3 mois
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Article très intéressant, l’actualité m’a informé d’ailleurs une certain frémissement de la part des autorités pour cette ville monstre.
L’urbanisme est un sujet très délicat, il nécessite quand même un budget, et une autorité politique importante, c’est d’ailleurs une excellente idée de saisir « l’opportunité » d’avoir un régime monarchique pour ce genre de projet.
Quoiqu’il en soit, il faudrait s’intéresser aussi du rôle de la »Rue » dans le quotidien Marocain.
En France, ou plus encore dans des pays développés, la culture espère devenir une composante des citoyens qu’ils pourront rencontrer dans leurs déplacements de tous les jours, c’est être confronté à l’art qui réveille les consciences et qui apaise et éduque les esprits, la culture devient par ce fait une culture sociale qui n’est plus réservé à un cadre élitiste.
Les villes modernes qui s’approprient cette art exposé à ciel ouvert crée chez le citoyen un respect pour les constructions de sa ville, Je trouve personnellement qu’il crée un attachement, une fierté, car il sait que cette construction culturelle est faite pour lui pour lui rendre sa ville meilleur, il existe ainsi un respect mutuelle qui ravive le citoyen et le rend plus »bon ».
Pour ce qui est du Maroc, et plus particulièrement de Casablanca et de sa politique culturelle.
Il y’avait dans cette ville quelque chose d’Haussmannien aussi, il y’avait les immeubles blanc style fin XIXème siècle, il y’avait les portes de la vielle ville, les ruelles de cette même vielle villes, ses rues célèbres, il y’avait aussi un phare historique, les châteaux des forces armées sur la cote.
Il y’avait, car culturellement, la vielle ville n’est plus entretenu et est un des terrains les plus dangereux de la ville, je me rappelle une subtilisation en plein après midi d’un malheureux portefeuille et d’un portable qui ont le malheur de trainer à coté de Bab Marrakech une journée d’été, ceci bien que ma mère m’a pleinement rappelle de faire gaffe.. enfin c’était il y’a presque 4ans maintenant..
Il y’avait des châteaux de l’armée qui datait d’une certaine époque, un phare dont je ne sais plus s’il est encore en vie ou s’il a connue la malheureuse destinée de son confrère de Rabat. Il y’avait, et il disparait.
La culture c’est aussi de prendre soin des monuments historiques, des vieux bâtiments de caractère, car il donnent une histoire à la ville, et il rappelle au petits comme au grands que d’autres ont vécu avant eux ici, et qu’il dispose d’une histoire réel. Une critique sévère est adressée à ceux qui ont donnée l’histoire de ses villes du Maroc au promoteurs immobiliers, et ce n’est pas le cas que du Maroc, l’ultra libéralisme à outrance est aussi le maux des pays en développement, il n’y’a qu’a voir la vielle ville de Rabat, étant natif de cette ville, je rouspète intérieurement à chaque fois que je trouve la construction du mal du pays » Le Rez-de-chaussée plus deux’ en plein Medina Kadima…
Oui la culture, la Street culture en particulier est une solution, c’est une solution stratégique pour faire éclater une prise de postions, et faire promouvoir une conscience collectif à l’urbanisme.
Mais il faudrait changer cette relation à la rue qu’on en les Marocains de leurs ville, la rue doit être un théâtre ou un flâneur s’épanouie ou il ne fait pas les cents pas du très célèbre Mahaj Ryad de Rabat un jour de Ramadan avec Zeri’a et KawKaw with sa bande de potes désœuvré ou son adorable petit amie tout en se demandant ce qu’il peut bien faire ensuite… et je ne dit pas que je ne l’ai pas fait ;)
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