Shadi Khries, le son du désert sur les platines

Shadi Khries s’est toujours nourri de ses influences multiples dans sa musique. Né au Nigéria, ayant grandi en Jordanie, il a très tôt arpenté les clubs underground de Amman. Mais sa soif d’étendre ses horizons musicaux et géographiques l’amènent en France en 2010. Depuis, il a collaboré avec Acid Arab, DJ Gilb’r et même fondé un festival d’électronique au milieu du désert jordanien. Il sera mercredi prochain en live pour son premier concert live solo sur la scène du New Morning.

De Amman à Paris, une épopée sonore

Déjà bien implanté sur la scène musicale jordanienne, Shadi se produit dès l’âge de 13 ans au sein du groupe musical Rum, alors spécialisé dans les musiques de film de cinéma. Avec eux, il fera le tour du monde, jouant dans plusieurs pays comme le Brésil, ce qui lui fait très vite prendre le goût de l’ailleurs et de la vie de vadrouille. Marquant aussi les début d’un métissage musical et culturel C’est à ce moment là que j’ai commencé à me spécialiser sur les percussions et la création de rythmes. Il collabore avec ce groupe pendant une décennie, de 2000 à 2010.

Mais Shadi a la bougeotte, et rêve de nouvelles perspectives artistiques. Il quitte son groupe et s’envole pour Paris en 2010. Peu après son arrivée, il rencontre Guido d’Acid Arab chez Moune, un club de musique électronique, et commence à collaborer avec lui. Si la musique électronique a déjà sa place dans les nuits parisiennes, les sonorités orientales, elles, restent cantonnées à l’étiquette “musique du monde”. Shadi décide alors de mélanger le son organique du désert où il a passé son enfance aux vibrations électroniques de la ville des lumières, ce qui l’entraîne rapidement à jouer dans des clubs parisiens renommés comme La Machine du Moulin rouge, Le Point Ephémère, Petit Bain ou encore Le Badaboum. Développant des collaborations à l’étranger, il est aussi DJ résident au sein du collectif ENDLOS en Allemagne.

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Ramener le patrimoine bédouin sur la scène électronique

Cependant, après quelques années en France, Shadi n’en oublie pas pour autant ses racines et son coeur balance toujours entre la Jordanie ou la France. Après un bref retour dans son pays d’origine, pendant un an, il revient finalement en 2014 dans la capitale française et entame une collaboration avec l’emblématique DJ Gilb’r, patron du label électro Versatile records. Ensemble, ils fondent un projet éclectique et hybride, mêlant à la fois sons du Moyen-Orient et beats électroniques: King Ghazi.

Une initiative qui porte la volonté de faire renaître l’héritage musical des tribus désertiques jordaniennes et pour laquelle ils voyageront dans différentes régions du royaume, à la conquête de ce riche patrimoine. Poursuivant son odyssée des sables, en 2017 Shadi décide de lancer le SA7RA-OUI electro festival, premier festival électronique jordanien en collaboration avec les bédouins des beautés rouges et sablonneuses de Wadi Rum “J’ai commencé à être proche de beaucoup de gens dans le désert car j’y ai passé beaucoup de temps pour fuir Amman quand j’étais musicien là-bas.” Le festival qui s’est transformé en Wadi Rum Electro festival, a accueilli une deuxième session en mars 2018, et la prochaine devrait se dérouler à la rentrée 2019. 

En attendant, Shadi Khries présente son premier solo  live sur la scène du New morning le mercredi 27 février prochain, une création pour laquelle il a été élu lauréat dans le programme musique à la Cité internationale des arts et sur laquelle il travaille depuis un an et demi.

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