Dans le cadre de la 8e édition du Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient, on décrypte pour vous quelques films projetés, aujourd’hui on vous parle du film Le Repenti, du réalisateur algérien Merzak Alouache.
Pour information, le festival a lieu à Paris et en région parisienne du 4 au 21 avril 2013. Rendez-vous sur www.pcmmo.org pour plus d’informations.
Algérie. Un jeune homme court traînant son balluchon. Des montagnes enneigées et rongées par le froid d’hiver. Un homme apeuré et essoufflé s’empresse de fuir la montagne pour regagner son village natal. Cet homme, c’est Rachid. Un islamiste maquisard qui décide de se plier à la loi de la « Concorde Civile ». Il portera ainsi le nom de « repenti ».
Entrée en vigueur en 2000, cette loi est censée mettre fin à la « décennie noire », qui a coûté la vie à environ 200 000 personnes. La loi promet à tout islamiste repentant qui rendrait ses armes en promettant n’avoir pas de sang sur les mains, une quasi amnistie et la réinstallation dans la société. Mais la loi n’efface pas les crimes et Rachid s’engage dans un voyage sans issue où s’entremêle la violence, le secret et la manipulation.
Une histoire à la fois poignante et ennuyante. Cette dichotomie dans la réalisation du film m’a personnellement marqué. Au départ, on se sent rapidement pris par la fuite de Rachid et le feu de l’action. Mais ce feu s’éteindra par moment au fur et à mesure que les minutes défilent. Par moment la vacuité s’installe de part le plantage du décor et de scènes transitoires assez longues.
Mais le cinéphile se réveille d’emblée par le coup de téléphone de Rachid au pharmacien de la ville. Là, on se sent repris par le feu de l’action !
Rachid réveillera les douleurs du passé d’un couple séparé qui souffre encore de la disparition de leur fille Selma. Le suspense prend son envol car on ignore tout à ce moment. Est-elle morte ? Est-elle détenue en vie dans les montagnes par les islamistes ? On ne sait rien.
Mais lui, Rachid sait tout. Il connaît les circonstances de l’événement qu’il ne manquera pas de raconter au jeune couple pour qu’il puisse enfin tourner une page de leur vie.
Le Repenti est un film sans musique. Certains pourront penser que cela donne un côté plus authentique. Pour ma part, cette absence a retenu toute mon attention, notamment à la fin où l’on s’attend à un générique sur fond sonore. Mais même là, rien.
Le silence prend place dans la salle obscure où chacun se sent comme abattus par les coups de fusils…On se contentera d’un cri de guerre « Dieu est grand » !
Une fin brutale pour un film brut comme la roche des montagnes de l’Atlas.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=baq1RSYmcV0[/youtube]