ONORIENTUNES #28 : Le Rap de la résistance

Le film documentaire Slingshot Hip Hop (2008) de la réalisatrice Jackie Reem Salloum donnait le pouls du dynamisme de la scène rap, et plus largement hip hop, palestinienne, tout en introduisant notamment le groupe DAM. Quelques années après, les membres du groupe, désormais international, sont les protagonistes du long-métrage d’Udi Adoni, Junction 48 مفرق. Un film très remarqué lors de la 66ème édition du Berlin International Film Festival où il décrocha le prix du public dans la catégorie Panorama.

Les interprète de Born here* qui chantent parfois en hébreux – comme dans ce titre où ils détournent une chanson sioniste populaire – sont peut-être les chefs de fil de la scène rap et hip-hop palestinienne, mais cette dernière regorge de talents étonnants à chaque saisie du mic. Qu’ils soient issus de la diaspora, arabes-israéliens ou palestiniens de Jordanie, ces Mahmoud Darwich,  Mourid Al Bargouti et Tawfiq Ziad de l’époque contemporaine restent fidèles à leur héritage littéraire éloquent.

*Pour l’anecdote, quand la version originale répète « Je suis née ici, mon fils est né ici, mon petit-fils naitra ici et c’est ici que je bâtis ma propre maison », le groupe rétorque « Nous sommes nés ici, nos parents, grands-parents, arrières grands-parents sont nés ici et vous ne réussirez pas à nous déraciner (et ce même si vous démolissez nos maisons) ».