La musique des Gnawas aurait pour origine les cultes d’adorcisme africain où la transe se fait pratique thérapeutique. Confréries articulées autour de Maâlem et d’adeptes, les gnawas ont dû métamorphoser leurs pratiques d’origines africaines pour survivre à l’Islam et mêlèrent leurs « tournes » à des rythmiques arabo-berbères dans un délicieux montage.
Dans un moment critique où l’actualité fait tristement ressortir les dérives d’un racisme qui fait rage au Maroc, la musique Gnawa met en exergue la part africaine de notre mémoire. Elle revendique pour nos deux cultures fusionnelles « le droit de s’éblouir aux reflets indicibles qu’elles savent prendre l’une dans l’autre » (Jamel Eddine Bencheikh).
La musique des Gnawas ouvre dans un mélange travaillé de sonorités la voie de l’acceptation d’un passé esclavagiste avec tous les tabous qu’il induit. Elle est surtout là pour nous rappeler que le Maghreb est, par la carte et le territoire, irréductiblement arabo-berbère, irréductiblement africain.
ONORIENTUNES #14 vous fera vivre un état d’apesanteur; les maâlems gnawis, des heures et des heures de voltige.