Pour la première fois, Onorient ouvre une galerie d’art, en partenariat avec Singulart. Entièrement virtuelle, elle révèle des talents méconnus qui interrogent notre perception des cultures désignées sous le nom d’Orient.
Immersion dans la galerie curatée par notre rédactrice Juliette Bouveresse. Engagée, Juliette défend des œuvres puissantes, qui partent du sensible pour transmettre des enjeux historiques et politiques. Pendant un mois, elle vous fera voyager au cœur des œuvres de notre collection. Dès aujourd’hui et pendant plus d’un mois, des podcasts immersifs seront à découvrir chaque semaine sur ONORIENT avec la campagne #galerievirtuelleonorient. Chut, l’immersion commence ci-dessous.
Déplier l’horizon
De Dakar à Londres, d’Istanbul à Alger, les artistes réunis dans la galerie ouvrent notre regard à une amplitude géographique nouvelle. Ils révèlent combien la créativité issue du patrimoine oriental tisse des liens par-delà les frontières. Au Sénégal, Babacar Diouf puise son souffle dans la spiritualité soufie, et imagine des signes innervés par l’écriture arabe. Du Pakistan à l’Angleterre, Farina Alam porte en elle la mémoire des miniatures orientales, l’art de la calligraphie et la tradition du conte. Entre deux rives de la Méditerranée, Karim Kal interroge son histoire familiale en saisissant les enjeux complexes de la période coloniale et de la guerre civile en Algérie.
Regards en éveil
L’œil vigilant des photographes instille le trouble dans les images et déstabilise notre regard. D’une façon à chaque fois différente, ils font vaciller nos habitudes et nos certitudes. Sous l’objectif de Karim Kal, des ensembles urbains dévoilent leur ampleur historique et leur pouvoir de fascination. Avec distance et humour, Ahmet Sel détourne les codes de la peinture orientaliste et interroge les représentations convenues du masculin. Ilya Yefimovitch instaure un climat d’étrangeté et de tension en saisissant des paysages désertés, entre territoires israéliens et palestiniens.
Imaginaires intimes
C’est à travers une approche singulière que chaque artiste parvient à nous émouvoir et nous interpeller. Le tracé subtil de Farina Alam suit le fil de ses souvenirs, tandis que les pulsations graphiques de Babacar Diouf épousent sa quête spirituelle. Karim Kal est animé d’une recherche à la fois personnelle et collective, et Ahmet Sel réussit à créer une relation de confiance avec ses modèles, qui se dévoilent jusque dans leur nudité. Enfin, Lola Khalfa et Abdo Shanan capturent leur expérience intime, dans un noir et blanc qui tour à tour révèle et dissimule. Ils déploient ainsi une vision de la société algérienne depuis l’intérieur, au rythme des jours et des nuits.
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