MayHaz : La révolution sera vintage !

Amoureux de la culture marocaine, vous n’avez pas pu passer à côté. Un tableau pop art de Vigon, une interprétation de Aïcha détournée en maître Yoda (oui, la marque de conserves et de confitures), une boîte de rangement Picsou… C’est sûrement passé sur vos timelines… Il s’agit de MayHaz. Et si vous ne connaissez pas encore, c’est l’occasion de vous rattraper !

MayHaz, c’est le projet de deux graphistes illustrateurs en freelance : Mehdi Ayache, co-fondateur de Stroybyvi et Hasna Azioual , designer d’intérieur, que Mehdi qualifie également de « bonne illustratrice ».

Ces deux passionnés d’image se sont bien trouvés. Après avoir quitté Rabat, où il était designer web, Mehdi décide de créer son agence de communication digitale à Agadir (Stroybyvi Morocco) et, avec Hasna, il créé MayHaz. Un loisir, à la base, qui leur permet d’accorder du temps à leur passion pour le vintage marocain et le patrimoine visuel local. Leurs rôles sont d’emblée clairement définis : Lui, oeuvre sur le digital, la conception et la direction artistique, et elle, se charge des aspects techniques et matériels des projets. « J’avais besoin de partenaire et il était temps de concrétiser les centaines de concepts que j’avais en tête… depuis le temps ! » me confie Mehdi qui, il y a quelques mois encore, était mon collègue web designer. Il ajoute: « Si je fais de MayHaz une activité d’extratime, c’est parce que, pour l’instant, ça ne me permet pas d’en gagner ma vie. Mais, sur le long terme, j’aimerais en faire ma principale occupation. »

On n’en est pas encore là – l’activité commence à peine – mais tout laisse à penser que le projet de ces deux jeunes artistes a de beaux jours devant lui. Branding, illustrations, photographie, conception de produits… Autant de champs qu’ils ont choisi de mettre au service de leur créativité.

Leur premier projet, un tableau sur toile en acrylique, style pop art en stencil, représentant Vigon, vient d’être commercialisé en édition limitée sur leur site et annonce la couleur des concepts à venir. « Notre premier projet consiste à mettre en valeur les artistes marocains et à représenter graphiquement les icônes qu’ils sont. Nous avons vendu notre premier tableau et il y en a d’autres en commandes » raconte Mehdi. Il m’avoue, plus tard, être sur le point de  finaliser un second tableau. L’artiste qui y sera représenté n’est nul autre que le légendaire leader de Nass El Ghiwane, Larbi Batma.

MayHaz ne ménage pas ses efforts. Deux autres projets sont en cours, tenus eux aussi confidentiels. Mais, une légère fuite s’impose… Il s’agit d’une part, d’un design de meubles des plus originaux, qui parlera à tout marocain, tant l’univers est mythique. Et, d’autre part, d’une émouvante consécration à la femme marocaine. Des collaborations intéressantes sont également en cours de discussion et devraient aboutir dans les semaines qui suivent.

L’initiative de Mehdi et Hasna n’en est qu’à ses débuts, et les prémices sont prometteuses. Mais, leur ambition ne s’arrête pas au succès de MayHaz. Ils espèrent faire de leur maison une résidence artistique, non pas pour la frime ou pour suivre une tendance pseudo-élitiste, mais pour se donner les moyens d’accéder à un milieu paradoxalement fermé et infranchissable : « Si nous n’avons pas accès à ces lieux, nous voulons les créer chez nous ». C’est leur petite révolution personnelle, mais pas que. Ils s’accordent à dire que le Maroc a besoin d’une « révolution artistique, visuelle et culturelle » et qu’elle est déjà en marche.

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