L’uZine : éden des esprits créatifs

Pour notre deuxième journée dans la capitale économique marocaine, nous avons élu domicile à l’uZine. Véritable carrefour de la jeunesse avant-gardiste, les graffitis et l’ambiance environnante nous ont retenu plus longtemps que prévu. Sur les façades intérieures de ce nouveau haut lieu culturel du quartier de Ain Sebaa, bombes de peinture et marqueurs sont mise à l’honneur.

Uzine © Mehdi Drissi / ONORIENTOUR

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La transmission, un enjeu de poids

C’est en empruntant la route de Rabat, pas très loin du siège de 2M (deuxième chaîne de télévision nationale) que l’on retrouve L’uZine. Véritable bouffée d’art frais dans cette grande artère industrielle de la ville de Casablanca.

Tout juste installé en janvier dernier, cet espace culturel multidisciplinaire est né de la volonté de le la fondation de Touria et Abdelaziz Tazi de défendre une éthique du partage et du vivre ensemble. L’uZine a rapidement su s’affirmer comme une plateforme d’échange aux activités artistiques diverses et variées.

La boutique accueille dès l’entrée. On peut y feuilleter des pages du SkffKff ou encore du Guide Casablancais, deux bande-dessinés qui subsistent grâce à l’autoproduction et dépeignent la société de façon humoristique. En utilisant la darija (arabe marocain), ils popularisent l’art d’illustrer des situations absurdes du quotidien marocain.

Uzine © Mehdi Drissi / ONORIENTOUR

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D’emblée, nous comprenons que nous sommes dans un espace qui encourage et forme à l’initiative. Fanny Dalmau, nous rejoint pour nous présenter les lieux et nous confirme cette impression.

Entre la visite des sept studios d’enregistrement, la salle de concert, les espaces dédiés aux ateliers, le plateau de co-working , la cafétéria et la future salle de travail qu’on équipe actuellement de logiciels pour le montage et l’animation, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer.

Uzine © Mehdi Drissi / ONORIENTOUR

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Alors que la réflexion autour de l’installation d’un jardin de permaculture sur les toits est toujours en cours, des ateliers de danse, de théâtre et de musique ont déjà commencé.

Le partage est au cœur de l’expérience « L’uZine ». La jeunesse du pays est friande d’offres culturelles et demandeuse d’outils pour exprimer se niaque. L’espace, qui ne désemplit pas durant notre visite, offre donc les bonnes conditions pour stimuler la créativité et s’apprête à accueillir de nouvelles résidences.

Ici, les classes sociales se croisent, interagissent et s’approprient communément les lieux. Le résultat collectif en sort plus fort et sincère.

Uzine © Mehdi Drissi / ONORIENTOUR

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L’accessibilité culturelle, une raison d’être

Après une politique de gratuité totale, l’équipe a mis en place un système d’inscription annuel pour une somme symbolique de 200 DH/an (moins de 20 euros). Cette décision favorise l’engagement des participants qui ont accès à l’ensemble des formations disposées. En cas de nécessité extrême, des systèmes d’aide sont réfléchis pour permettre au plus grand nombre de saisir de nouveaux médiums d’expression.

Fanny nous explique que la discipline la plus plébiscitée est la musique et que les classes de Hip-Hop happent beaucoup de jeunes du quartier. Le défi reste à relever pour les cours d’arts plastiques où l’assiduité n’est pas toujours au rendez-vous.

Parallèlement à cette formation didactique, des programmes à destination d’artistes sont aussi à l’ordre du jour. Ces derniers peuvent aussi jouir de la mise à disposition de lieux pour leurs répétitions ou pour exposer leur travail dans un espace qui ne reproduit pas la froideur des galeries aux cimaises immaculées.

Un studio de Sérigraphie a aussi été crée suite aux interventions de l’artiste Gemma Berenguer. Sa première action visait à familiariser les participants avec cette technique d’impression au pochoir. Suite à ce stage d’initiation, Gemma est revenue animer un atelier qui ciblait cette fois des dessinateurs et des illustrateurs.

Uzine © Mehdi Drissi / ONORIENTOUR

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Les partenariats, un outil pour élargir la portée de l’action

Bien implantée dans l’écosystème culturel casablancais, L’uZine multiplie ses liens avec d’autres institutions de la ville.

« Il le faut », nous dit Fanny qui nous rappelle que le partage est une valeur bien inscrite au cœur de l’ADN de la fondation.

Les locaux ont ainsi déjà servis pour des répétitions de spectacles de l’Institut Français et des activités ont été mises en place pour accompagner la programmation de l’EAC-Lboulevard.

Pour pallier le besoin de l’espace en ateliers de photographie, une coopération aves le club « le 3ème œil » a vu le jour entre mars et juin. En attendant qu’elle soit reconduite, des efforts sont fournis pour créer des dynamiques et effets de réseaux qui pourraient favoriser la diffusion et la production artistiques.

L’interaction avec la société civile et l’ouverture au plus grand des publics étant toujours au centre de la réflexion de L’uZine, un système de navettes pourrait être établis pour réconcilier les casablancais avec ce quartier manufacturier.

Uzine © Mehdi Drissi / ONORIENTOUR

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