Lumière noire, l’hommage à l’art de Mohamed El baz

Acclamée par la critique, l’œuvre de Mohamed El baz sillonne le monde. De Paris à Dusseldorf, en passant par le Québec, l’artiste célèbre l’art sous toutes ses formes dans son exposition « Lumière Noire » présentée à L’Atelier 21.

Cette exposition prend son essence dans la rencontre entre la littérature de Franz Kafka et son adaptation au cinéma par Orson Welles. A l’image du roman Le Procès, l’artiste dépeint un monde hostile dans lequel l’Homme peine à vivre pleinement sa vie s’il ne se plie pas aux contraintes sociales. Quand bien même celui-ci tente de s’y adapter, les mécanismes de soumission le rejettent. Ce désarroi, El baz l’exprime à travers une inlassable contradiction entre des œuvres à l’apparence diverse et pourtant toutes unies par un fil conducteur :  la société, la famille et la culture.

Le procès #4, photographie et acrylique sur toile, 140 x 190 cm, 2019

Une célébration de l’art sous toutes ses formes

En médecine, la lumière noire est utilisée pour observer la peau en profondeur et diagnostiquer des lésions invisibles à l’œil nu. A travers ses œuvres, El baz propose de rendre visibles certaines sensations liées à l’art et à la réalité humaine. De cette exposition, Lumière noire, il ressort avec un véritable hommage à l’art.

J’ai toujours pensé que la pratique artistique pouvait altérer les mécanismes du monde, les rouages injustes. Nous pouvons discuter des protocoles, mais je suis convaincu que l’art change le monde, en tous cas celui de l’artiste et de son entourage direct.

Connu pour avoir signé l’installation Door of Heaven face à la gare ferroviaire de Marrakech en marge de la COP22, El baz revendique un style libéré de toute contrainte ou appartenance. Cet artiste iconoclaste n’hésite pas à s’affranchir des conventions en empruntant une multitude de médiums à travers lesquels il exprime sa créativité. Dans son œuvre Lumière Noire, il travaille la moquette de tapis de sorte à conférer au portrait un aspect tridimensionnel. Le résultat est saisissant.

Lumière noire, tapis, 200 x 200 cm, 2018

Depuis 1993, Mohamed El baz se consacre au projet Bricoler l’incurable, qu’il développe inlassablement. Dès lors, l’artiste revêt le rôle de l’artisan, et ses instruments de création viennent enrichir sa boîte à outils en éternelle évolution. A travers ses œuvres, il ne cesse de questionner les fonctions de l’art et met en exergue les maux de la société actuelle tels que la différence, le statut social, la diaspora et le rapport à l’autre.

Mohamed El baz, Lumière noire, 2019 Galerie d’art L’Atelier 21

Du 19 mars au 13 avril 2019 - 21, rue Abou Mahassine Arrouyani - Casablanca



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