Les voisins de Dieu, quand le cinéma israélien dévoile ses passions

Vous avez dit « extrémisme religieux » ? Voilà aujourd’hui un terme bien répandu dans nos sociétés qui ne cessent de faire couler de l’encre pour ne pas dire du sang !

Aujourd’hui, le cinéma israélien que l’on méconnait nous présente une vision du Talmud largement assidue voire orthodoxe. Tout commence par une bande de copains : Avi, Kobi et Yaniv qui se sont autoproclamés gardiens de leur quartier et se conduisent à ce titre comme les garants du « droit chemin » que Dieu leur a prescrit.

Ils font respecter de façon musclée le shabbat, surveillent les tenues des filles et s’assurent que les jeunes de Jaffa, la voisine arabe, n’entrent pas dans le quartier avec leurs voitures, toute musique hurlante. L’équilibre de la bande vacille le jour où Avi, le chef du groupe, rencontre Miri, une jeune israélienne non pratiquante.

La grande intrigue du film fait donc émerger une problématique que de nombreux jeunes en quête d’identité – qu’ils soient musulmans, juifs ou chrétiens – sont amenés à se poser dans leur vie tôt ou tard. Comment faire cohabiter les passions de la vie dont l’Amour (avec un grand A) avec la Religion (avec un grand R) ?

Cette question ne peut se poser bien entendu que pour un croyant censé suivre le chemin de la droiture dictée par Dieu. Là, commence un long périple de tiraillements entre envie de vivre sa passion et envie de satisfaire le « créateur de l’univers » comme le dit le jeune Avi lors de son introspection face à Dieu.

Cette scène est certainement l’une des plus touchantes du film où l’on aperçoit Avi, entre interrogation et détresse, s’adresser à Dieu. On pourrait même penser qu’à ce moment du film, un écho à l’épisode biblique de Moïse se fait sentir lorsque la mer s’ouvrit devant lui pour sauver son peuple des gens de Pharaons.

« Moi qui suis ta créature et qui t’aime jour après jour… Montre moi un signe afin de me guider car je suis perdu » lance plein de désespoir Avi en regardant le ciel face à la mer. Avi n’a pas eu le droit à la même chance que Moïse, mais il obtiendra tout de même son signe !

Bien sur, le long métrage nous baigne dans ce quartier juif avec une mosaïque de tristesse et d’humour qui permet aux cinéphiles de passer des larmes au rire telle une schizophrénie surprenante.

Un conte des mille et une nuits version « Rabbi Jacob » ou une histoire revisitée de Roméo et Juliette, chacun peut y reconnaître une partie de son destin remise en question par les lois divines ou une simple immersion pour découvrir l’univers des Voisins de Dieu en Israël.

Peu importe les croyances, ce film ne laisse pas indifférent. Il fait méditer !

La bande-annonce du film :

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