Un vent nouveau et frais souffle sur Marseille dans le domaine des arts et de la culture. Les manifestations culturelles se multiplient, les initiatives foisonnent, et dans cette ouverture de la cité phocéenne à la modernité, le Festival « Les Rencontres à l’échelle » joue un rôle qui n’est pas négligeable.
Depuis plus d’une décennie, cet événement annuel dédié à la création contemporaine internationale circule entre les disciplines et les horizons géographiques avec, comme aspiration, le commun : le trouver là où il est, le créer là où il n’est pas. Le festival revient du 15 à la Friche Belle de Mai avec une programmation particulièrement alléchante. A partir du samedi 11 novembre, un espace de convivialité central du festival est ouvert à tous.
Les Bancs Publics, la structure à l’origine du festival, nous promettent une douzième édition plus que jamais portée par « le désir de faire récit, de solidariser entre eux les projets, de les partager en regard les uns des autres ». Les artistes invités, parmi lesquels des fidèles du festival et des nouveaux, auront donc la tâche de créer des ponts entre leurs cultures respectives. De la Suisse au Liban en passant par l’Allemagne, l’Angleterre, les Pays-Bas, la Turquie, la Syrie, l’Égypte et l’Algérie, les nations représentées sont multiples, et à Marseille, une ville historiquement cosmopolite, les artistes qui les représentent devront créer une histoire collective à partir de leurs récits intimes.
L’un d’entre eux se nomme Ali Chahrour, en Octobre 2016, nous vous parlions de ce jeune chorégraphe libanais qui explorait la culture chiite du deuil dans Fatmeh, puis dans Leila se Meurt, il nous faisait ressentir la tristesse de l’une des dernières pleureuses encore actives au Liban. Il est de retour au festival « Les Rencontres à l’échelle » avec May he rise and smell the fragrance dans lequel il est encore une fois question d’une douleur : celle d’une mère qui doit supporter la mort de son propre fils.
Les deux artistes libanais, Wael Koudaih et Randa Mirza ne nous sont pas inconnus non plus puisqu’en 2015, on vous parlait déjà de leur performance audiovisuelle Love and Revenge, on y (re)découvrait les classiques de la musique et du cinéma arabes des années 1940 à 1990 au son des platines.
La metteure en scène cairote Laila Soliman sera également présente au festival avec Zig Zig, un spectacle de théâtre qui raconte le récit de femmes égyptiennes qui, pendant l’occupation britannique, ont pris la parole pour dire que des soldats les avaient violées. Et on retrouvera le syrien Mithkal Alzghair avec son spectacle de danse Transaction où il s’agit de montrer toute l’absurdité de la guerre.