L’electro chaabi : la révolution, en musique

Matarya, c’est ainsi que se nomme le quartier populaire égyptien qui a vu naître le style éclectique de « l’electro chaabi ». De cet ardent foyer de la révolution émanent à longueur de journée des notes de musique qui, savamment associées, créent une mélodie à mi-chemin entre l’électro et le rap à base de synthétiseurs, boîtes à rythme et musiques d’ordinateurs. A celle-ci viennent se superposer des paroles qui relatent le quotidien de ces immenses ghettos du Caire plongés dans l’oubli pendant des décennies et qui expriment l’énergie débordante d’un quartier qui ressemble à un village au milieu du Caire.

Matarya s’étend en effet sur une dizaine de kilomètres carrés et compte plus d’un million d’habitants demandeurs de cette musique fraîche et enjouée aussi bien pour les mariages que dans les clubs ou même tout simplement pour animer les rues.

Les DJ aiment à appeler leurs créations le « Mahragan » (littéralement festival) pour exprimer l’ambiance de fête qu’elles communiquent et comme le précise Mahmoud, jeune DJ à l’origine du premier site internet qui répertorie tous les groupes d’électro chaabi : « un bon titre de mahragan doit s’écouter très fort et être assez rythmé pour faire danser ».

Ce style de musique qui embrase les banlieues populaires fait se déhancher toute l’Egypte et apparaît comme un lien entre les classes sociales réunies autour de la contestation de l’ordre et l’exaltation de la joie de vivre.

Aussi, le mélange de sonorités modernes et traditionnelles fait-il danser toutes les générations car chacun trouve son compte dans ce mélange des genres plein d’énergie.

L’électro chaabi fait donc prendre au mot populaire tout son double sens et est définitivement le reflet de l’ambiance cairote, à la fois jeune, révolté, retentissant et intense.

Alors musique aux sons furieux ou mélange original ? Découvrez et faites vous votre avis.

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