Le hip-hop à l’assaut du monde arabe

Jusqu’au 26 juillet prochain, l’Institut du Monde Arabe consacre une grande exposition rétrospective autour du hip-hop, «du Bronx au rues arabes». Mais que cache donc cet intitulé aguicheur? Plongée dans les entrailles d’un parcours haut en couleur.

C’est à Jack Lang que l’on doit la création, il y a plus de trente ans, de la fête de la musique. C’est le même homme que l’on retrouve à la présidence de l’Institut du Monde Arabe depuis janvier 2013. Et il faut dire que son talent de défricheur de culture se retrouve aussi derrière les moucharabiehs imaginés par Jean Nouvel de l’institution qu’il préside : l’exposition «Hip-hop, du Bronx au rues arabes» est là pour le vérifier.

Mais autant le dire tout de suite : avec une exposition dont le titre laisse supposer beaucoup, beaucoup de promesses, on est forcément un peu déçu. Son parcours consacre une longue partie aux origines du hip-hop, de sa naissance aux États-Unis, en tant que culture de légitimation de l’héritage afro-américain, à aujourd’hui, où les codes du hip-hop font partie du mainstream, repris par les marques, la mode ou encore le cinéma.

Le pari n’est pas tenu

On sent bien que les deux scénographes de l’exposition, Olivia Berthon et Julia Kravtsova, ont tenté coûte que coûte de faire le liant entre «Bronx» et «rues arabes», mais le pari n’est pas tenu. Le visiteur glisse d’une partie à une autre sans grandes explications, surfant d’un extrait du film La Haine de Mathieu Kassovitz aux chansons d’un groupe de rap palestinien.

Ce constat serait bien noir s’il n’y avait tout de même ce grand sentiment de découverte pour qui ne connaît quasiment rien à l’«exportation» du hip-hop dans le monde arabe, qu’il s’exprime sur les murs du Caire au travers de calligraphies léchées à la sauce graffiti, ou dans des combos pendantif-dollar et djellaba. Bref, une expo’ un peu foutraque, mais qui promet à un public non-averti de belles découvertes.

 

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