Les lumières sont à la fête du 7 au 17 février à Sharjah, ville des Emirats Arabes Unis. Pendant dix jours s’y tiendra un des plus grands festivals de lumières au monde qui célébre « la créativité et le patrimoine dans une démonstration de lumière, de couleurs et de musique » comme l’annonce son site.
Fondé il y a huit ans et inspiré par la fête des lumières de Lyon, cet événement s’inscrit dans l’année du « Dialogue culturel franco-émirien » conjointement mis en place par le Ministère de la Culture et du Développement des Savoirs émirien et le Ministère de la Culture français. Alors que 700000 visiteurs avaient répondu présents l’an dernier, c’est un million qui sont attendus lors de cette nouvelle édition.
Et pour l’occasion, l’Autorité de développement du commerce et du Tourisme de la ville, principal organisateur de la manifestation, n’a pas lésiné sur les moyens. Elle a convié 24 artistes internationaux à animer plusieurs sites emblématiques de la ville, en utilisant pour la première fois les techniques de vidéo 3D.
Mettre en lumière pour réinventer le patrimoine
Au total, plus de 18 sites historiques et bâtiments officiels de la ville seront revisités durant les dix jours de spectacle. Parmi eux : le centre pour les études du Golfe Dr Sultan Al Qasimi, l’avenue du campus de l’Université de Sharjah; le lagon Khalid, la mosquée Al Noor, l’Académie de police ou encore la maison de justice.
Des installations spectaculaires où l’imaginaire se mêle au réel, le futur au passé, la technologie au patrimoine, pour un résultat magique et chimérique. A l’image de A house in the sea under the moonlight, œuvre de l’artiste cambodgienne Cindy Lo qui pare la mosquée Al Noor de ses visions cosmiques et oniriques en y projetant des peintures abstraites et des collages. Mais aussi A-Maze-In, un labyrinthe lumineux conçu par l’équipe mexicaine Nomada design et installé dans le jardin de palmier Palm Oasis.
Les artistes français représentent
Les tricolores ne manquent pas à l’appel de cette odyssée des lumières, avec 8 artistes français parmi les 21 spectacles représentés. Des œuvres protéiformes qui invitent toutes à ré-découvrir le paysage urbain grâce à la technologie.
Parmi eux, Nicolas Gauthier présentera Carrousel lumière, une performance alliant expertise technique et sensibilité urbaine, dans un jeu de 32 lumières tournoyant autour du lagon Khalid. Théo Haggai, l’« artiste-caissier » connu pour ses illustrations pop similaires à celles de Keith Haring, viendra réaliser une fresque live sur le mur du coeur de Sharjah. Le cabinet d’éclairage créatif Tilt réintègrera la nature dans l’environnement urbain, avec ses géantes pivoines lumineuses. Et Le collectif coin fera voyager dans le temps avec Abstract, une matrix de 100 pixels de lumière s’animant autour d’un axe vertical.
Un évènement rayonnant qui vient confirmer le positionnement de Sharjah comme capitale culturelle des Emirats Arabes Unis, bien que l’on regrette de ne pas avoir vu plus d’artistes locaux, aux abonnés absents.