L’affaire Anouzla, sonnette d’alarme sur la presse électronique

Le placement en garde à vue du journaliste Ali Anouzla, responsable de publication de la version arabophone du journal électronique Lakome interpelle et tire la sonnette d’alarme sur la viabilité de la presse électronique au Maroc.

Au-delà du fond du sujet et des griefs qui lui sont reprochés, à savoir le partage d’une vidéo d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique, le sujet qui interpelle ici est celui de la volonté des pouvoirs publics de tenir les médias électroniques par la bride, et plus particulièrement Anouzla. Nous n’avons, à ONORIENT, comme chez la plupart de nos confrères webzines à vocation culturelle, dans notre ligne éditoriale, aucun rapport, proche ou lointain, avec la politique nationale ou internationale.

Pour autant, cet événement devrait nous interpeller sur la possibilité que l’arbitraire s’abatte à n’importe quel moment sur l’une de nos publications, pour des motifs fallacieux, à la discrétion des autorités et alors que nous ne faisons que nous concentrer sur la mission que nous nous sommes modestement donnée, celle d’essayer de couvrir à notre échelle et avec nos moyens l’actualité culturelle dans nos contrées.

Imaginez que demain, l’une de nos chroniques, – Dieu et le Sexe, par exemple – déplaise, quelque part, Dieu sait où, Dieu sait à qui, et qu’elle se retrouve au cœur d’une tourmente pour atteinte à l’Islam. Non pas, encore une fois, que nous ayons la prétention d’être suffisamment importants pour déranger, mais parce que l’arbitraire est, par définition, irrationnel et peut s’abattre sur n’importe qui. L’absence d’un statut légal pour la presse électronique rend cette insécurité encore plus pressante.

La rédaction d’ONORIENT ne peut dès lors qu’être solidaire de l’injustice qui s’abat sur Ali Anouzla, journaliste talentueux et ne faisant rien d’autre qu’exercer son métier en son âme et conscience, et espère que chacun de nos lecteurs pourra se rendre compte que cette situation est inacceptable, car elle bride la créativité et l’esprit d’initiative sur internet, l’un des rares espaces de libre expressions dont dispose la jeunesse marocaine, et dès lors, agira en son âme et conscience face à cette situation.

La rédaction d’ONORIENT.

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