Depuis son enfance, Khéro manie et agite les pinceaux. Enfant, il gribouille sur tous les murs de la maison.
« Ton fils a un talent, il faut qu’il rejoigne un club », répétait-on à son père à chaque occasion. Son destin était certain et son trait commençait à prendre toute sa puissance dès son plus jeune âge.
Il se fait rapidement remarquer par l’artiste tlémcenien Rafik Sebbar et voit ses premiers tableaux exposés à tout juste 14 ans à la maison de Culture de Tlemcen.
Depuis, il ne cesse de faire mûrir sa pratique, rafle les prix des concours auxquels il participe et fait voyager ses œuvres à l’étranger.
Un peintre épris
Khéro, Féthi Hadj Kacem de son vrai prénom, est un artiste authentique. Réellement possédé par sa passion, il ne vit que pour et par la peinture. Sa pratique de longue date lui permet d’exprimer au grand jour le cumul de ses angoisses et ses ressentis sincères. Lorsqu’il peint une toile, c’est une énergie culminante qui se décharge et jaillit pour couvrir de sa force toute la surface blanche jusqu’aux rebords.
« Seule la peinture me permet d’extirper toutes les choses qui me travaillent et que j’ai besoin de partager avec le public », Khéro n’hésite pas à afficher ses états d’âmes aux yeux du monde et ses oeuvres n’en sont que plus fascinantes.
Sculpteur, restaurateur et exécutant de commandes diverses pour assurer sa survie, sa douleur ligamentaire n’est libérée que lorsqu’elle est couchée sur la platitude d’un tableau pour lui donner vie.
La technique habile de Khéro, sa palette généreuse et sa forte émotion forment la parfaite combinaison pour une esthétique singulière. Celle qui s’accommode des savoirs académiques pour les remodeler au figuré et les renouveler au sens propre.
Un artiste qui connaît ses classiques
Suivant le pas de ses ainées, la peinture de Khéro emprunte à la fois à la peinture occidentale sa plastique et à la culture algérienne son imaginaire pour l’expression d’une intériorité personnelle au langage finalement universel.
Imprégné par les grands mouvements qui ont marqué l’histoire de l’art algérienne, Khéro fait son entrée dans les salons, festivals et grandes rencontres après sa rencontre avec feu l’artiste Abdelhamid Laâroussi en 1998, alors président de l’UNAC (Union nationale des arts culturels).
Il nous révèle qu’avant même de rejoindre les Beaux-Arts d’Oran, sa boulimie artistique lui avait fait découvrir les écoles picturales de son pays.
Bien que peu documentée, les historiens s’accordent pour situer la naissance d’un intérêt algérien pour la peinture avec les frères Racim, qui excellent pendant les années 1940 dans la miniature et l’enluminure. Au vu du passé tumultueux du