Hoba Hoba Spirit est un groupe attendu, fédérateur, n’importe quel jeune marocain a déjà écouté un de ses nombreux succès. C’est en même temps un groupe assez unique dans la scène musicale au Maroc, porte-drapeau d’une jeunesse un peu désabusée qui préfère rire des choses au lieu d’en pleurer.
Car oui, Hoba Hoba est un groupe qui parle du quotidien, qui parle aux jeunes, c’est le genre de groupe qui nous tient à cœur, on a grandi avec, c’est un des rares groupes qu’on comprend et qui surtout nous comprends, qui parle notre langage avec l’écriture si particulière de Réda Allali, parolier et chanteur des Hoba Hoba. Cette formation musicale a réussi au fil des années a créer un univers unique, avec ses personnages, son style musical propre, piochant ci et là dans le rock, le châabi, le reggae et même dans le raï.
Que de chemin parcouru depuis Bienvenue à Casa, le groupe n’a cessé de gagner en popularité, et après un passage moyen (El Gouddam), la troupe était revenu en force avec Nefs ou Niya, un virage très rock, qui constitue peut être un de leurs meilleurs albums. En fait, avec Khalakhnikov, (quel nom bien choisi quand même) on oublie le son très rock du précèdent opus des casaouis, et alors oui, c’est toujours la Hayha music. C’est toujours joyeux, l’introduction d’un saxophone sur le tout premier morceau Ayna lmafar en est la preuve. Hoba Hoba Spirit aborde toujours les mêmes sujets, la schizophrénie ambiante, le Maroc de tout le monde. Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence de voir que dans les concerts du groupe, il y a de tout dans le public des profils très différents.
Tout le monde pourrait s’identifier à Kalakhnikov, le groupe aborde des sujets aussi différents que le cannabis, avec l’excellent Ktama Airways, la circulation infernale dans nos villes avec le très punk Khoroto Driver, et un peu de politique aussi quand même avec Grimma Awards, le tout en subtilité grâce à une écriture intelligente pleine d’ironie, il vaut mieux en rire qu’en pleurer pourrait-on se dire.
L’album finit sur Heroes, peut être un des morceaux les plus pessimistes du groupe, c’est aussi la première fois que Hoba Hoba Spirit introduit du violon dans sa musique. Heroes, c’est le constat que rien n’a changé, que 10 ans après, Hoba Hoba exprime le Maroc sans pouvoir rien y faire en fin de compte, changer quoi que ce soit. Casa est toujours Casa, Miloudi et Jamal aussi. Tout n’a fait, au mieux qu’empirer, « Fine kouna témak b9ina » en guise de refrain.
Khalakhnikov reste tout de même moins inspiré que le précèdent album de la troupe de Réda Allali, surtout pour ce qui est de la musique. Les textes, eux, restent dans l’esprit de ce que fait le groupe, toujours excellents. Une désinvolture que l’on ne retrouve nulle part dans le paysage musical marocain.
Ecoutez l’album de Hoba Hoba Spirit sur Spotify :
Rien à dire, tout est cité dans l’article (Y) Hoba Hoba Spirit <3
Les amis, Spotify n’est pas dispo au Maroc. Prière de garder aussi l’ancien lecteur. Et grand Merci pour toutes ces perles que vous ne faites découvrir ; )
« c’est aussi la première fois que Hoba Hoba Spirit introduit du violon dans sa musique. » Ne pas oublier le duo avec Stati !!
Oui oui j’y ai pensé à Stati mais je me suis dit que bon avec la façon dont nos musiciens chaabi utilisent le violon ça ressemble à tout sauf du violon !
Ton commentaire est plutôt réducteur. Les joueurs de rumba ne jouent donc pas de guitare, pas plus que les amateurs de pompes manouche ? Paco de Lucia a tue la guitare en changeant la position ? Tony Allen ne joue pas de batterie ? Hendrix ? Mehdi Haddab ou meme Said Chraibi ne jouent pas de luth ? Rouicha ne joue pas d’Outar ? La liste des contre-exemples peut s’allonger d’avantage !
C’est dans la transgression que la musique évolue et c’est tant mieux !
Ah oui oui c’est aucunement une critique, au contraire je suis bien content qu’il ai des musiciens qui s’approprient les instruments innovent et tout :) !
Il n’en est pas moins que ton commentaire est réducteur, témoigne d’une légère amertume face à une culture qu’on a tendance à prendre pour du folklore, et ne sert même pas l’humour. Je suis certain que tu n’as pas mal pensé en écrivant, mais il faut faire attention à ces usages de verbe qui enterrent plus profond ce que ce site essaye de mettre en avant. :)