Après l’ouverture ratée de cette 6e édition du festival, les organisateurs nous ont promis un meilleur live pour cette seconde soirée. Au programme, en première partie, Diwan Ammi Brahim de Béchar et Mokhtar Samba Band en seconde partie de soirée.
Le public, peut-être déçu par la prestation d’Archie Shepp et ses acolytes la veille, n’est pas venu en masse ce soir. C’est donc dans une salle à moitié vide que la troupe du Diwan Ammi Brahim a entamé son concert.
Le maâlem et ses koyos bangos nous ont fait voyager à travers des chants d’invocation aux sons du guembri et des karkabous. L’authenticité et la puissance des chants/rituels du diwan nous ont transportés au-delà de la musique, nous mettant dans un état mystique, à la limite de la transe. Les koyos, malgré leur âge avancé, étaient impressionnants par leur énergie et leur sens du rythme.
Pour la deuxième partie de soirée, le batteur Sénégalo-Marocain, Mokhtar Samba, et son band nous promettent un voyage musical à travers les rythmes du Monde. Accompagné par Henri Dorina à la basse, Laurent Bonnet au saxophone, Romain Berguin au clavier, Gerard Couty aux percussions et Nenad Gajin à la guitare, Mokhtar Samba s’est révélé un infatigable explorateur des rythmes.
Musicien aux multiples influences, Mokhtar nous propose un programme éclectique, entre afro-beat et afro-jazz, rythmes latinos et Nord-Africain.
Mokhtar Samba, pour son retour à ce festival après s’y être produit en 2008, nous a réservé des surprises. En effet, il a invité Woz Kaly et Valérie Belingua au chant. C’est à ce moment-la que la communion avec le public est devenue intense. Les spectateurs, même peu nombreux, ont fait les chœurs sur Suite For Africa et ont dansé sur Emattéo.
En musicien humaniste qu’il est, Mokhtar Samba, tout au long de son concert, a donné l’occasion à chacun de ses musiciens de s’illustrer. D’excellents solos de saxophones, de guitare, de percussions, de basse et particulièrement de clavier nous ont été offert.
Lors de ce concert, nous avons eu droit à des inédits. Fenel, morceau issu du prochain album à paraitre de Mokhtar Samba, annonce déjà la couleur de cet opus. Un album ancré dans l’ambiance jazz avec un melting-pot d’influences africaines.
Les surprises se suivent mais ne se ressemblent pas… ! Cheikh Tidiane Seck, présent à Alger, a été invité par Mokhtar Samba-qui le considère comme un de ses enseignants de musique- à rendre hommage à un grand bassiste décédé en 2008, N’Doumbé Djengué. La balade, en son hommage, intitulée Claudia, était juste magique.
Le concert se termine par un petit rappel rythmé, ayant fait danser toute l’assistance. Un concert réussi pour ce band multiethnique.
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