Episode #1 Margaux Bonnet : J’écris pour ONORIENT car…

J’écris pour ONORIENT car lorsque le contenu que l’on recherche n’est pas disponible sous la plume des autres, il faut savoir le créer avec les moyens dont on dispose !

Durant mes expériences de vie au Liban, au Maroc et mes voyages à travers l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient ces dernières années, j’ai eu la chance de découvrir des artistes dont le travail a transformé mon regard et ma compréhension de ces sociétés. J’ai réalisé que nous entretenions, au Nord de la Méditerranée, un rapport au « monde arabe » qui se définit le plus souvent par des grilles d’analyse politique ou économique, si ce n’est l’obsession actuelle pour la question religieuse. Beaucoup ignorent tout des cultures de ces pays dans toute leur diversité, leur richesse et leur activité contemporaine. Loin d’être figées, elles s’enrichissent et évoluent comme partout ailleurs, grâce à la créativité d’artistes singuliers, des plus côtés sur le marché de l’art émirati aux scènes émergentes et alternatives. Ce sont sans aucun doute ces dernières les plus enthousiasmantes. Ailleurs, notamment à Paris où je vis, les diasporas de toute génération participent largement à ces dynamiques. La multiplication des identités engendrée par les migrations constitue une source intarissable d’inspiration et de riches hybridations pour la production artistique.

En mettant mon plus grand plaisir, celui d’écrire, au service des découvertes avant tout humaines que j’ai faites et continue à faire, j’espère participer à donner plus de visibilité aux individus. Né au Maroc par des Marocains, ONORIENT a la chance d’être lu sur toutes les rives de la Méditerranée – un espace et non une frontière si cher à mon cœur, sur lequel tant de ponts restent à construire.

Au Sud et à l’Est, les lecteurs peuvent y découvrir des artistes dont ils ne soupçonnaient pas l’existence dans leur propre ville, ces derniers peinant parfois à trouver le soutien des institutions culturelles et la diffusion que leur travail mérite. Ecrivain.e.s, cinéastes, musicien.ne.s, chorégraphes, photographes, architectes ouvrent le champ des possibles.

Au Nord, le lectorat est d’autant plus varié qu’il peut venir de la région, être passionné ou tout simplement néophyte et curieux de la découvrir, dans sa ville ou ailleurs. Cette hétérogénéité se retrouve au sein même de l’équipe d’Onorient où chacun.e peut trouver sa place. J’y ai trouvé la mienne sans difficulté, alors que beaucoup de personnes dont j’ai croisé la route ces dernières années m’ont demandé d’où me venait cette passion pour le « monde arabe », sceptiques que je n’aie aucune racine m’y rattachant a priori. Je n’ai jamais compris ce besoin de justification, ni la source de cet étonnement. Comme si, en filigrane, je ne pouvais m’y intéresser si je n’étais pas moi-même dans une démarche de quête d’identité légitime ou d’appropriation culturelle suspecte. Ces réactions ont renforcé mon envie d’écrire. J’y repense parfois lorsque je referme le dernier livre de Leila Slimani ou que je sors d’un ballet de Hervé Koubi et je m’interroge, à l’inverse, sur les raisons pour lesquelles vous ne vous passionneriez pas à votre tour !

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