Le 17 septembre dernier, le festival Ile de France accueillait Toumani Diabaté et Kayhan Kalhor. Les musiciens malien et iranien étaient invités à faire se rencontrer leurs deux cultures, africaine et orientale.
Au commencement, il y a deux instruments qui en imposent. D’abord, la Kora. Cette harpe-luth mandingue, que l’on retrouve en Afrique de l’Ouest, principalement au Sénégal, au Mali, ou encore en Guinée, est composée d’une vingtaine de cordes délivrant un son doux et apaisant. Ensuite, le Kamânche. Une sorte de vièle à pique au son déchirant, que l’on fait tanguer avec un archet entre ses jambes, et que l’on retrouve à la fois en Iran, en Arménie, ou encore en Turquie.
Des interprètes de génie
Derrière, il y a des interprètes de génie. Toumani Diabaté, que l’on ne présente plus, est le maître incontesté de la kora. Musicien malien, il a grandi dans une famille de griots, ces conteurs chargés de transmettre la tradition et l’histoire par la voix. Toumani Diabaté s’est à la fois fait connaître pour sa discographie en solo, comme pour avoir accompagné le grand Ali Farka Touré, chanteur star malien, quand ce n’est pas le guitariste américain Ry Cooder.
De son côté, Kayhan Kalhor est un musicien iranien, maître du kamânche. Kalhor a toujours aimé naviguer entre la musique de son Iran natal et la rencontre avec d’autres cultures. D’où de multiples collaborations avec des artistes américains comme le violoncelliste américain Yo-Yo Ma, ou le quatuor classique Kronos Quartet.
Atterrissage en douceur réussi
Le festival d’Ile de France a donc vu juste en les réunissant, à l’occasion d’un concert, le samedi 17 septembre dernier. Et le lieu n’a pas été choisi au hasard. Les deux maîtres se sont produits dans une magnifique grange, à l’acoustique superbe, dans l’enceinte du musée National de Port-Royal des Champs, à Magny-les-Hameaux, en banlieue parisienne.
Il n’en fallait pas moins pour révéler toute la finesse et la subtilité du jeu des deux compères : plus qu’un simple duo, Kayhan Kalhor et Toumani Diabaté ont relevé le pari de créer une harmonie entre leurs deux instruments.
« Bienvenue à bord de l’Airbus 4973 de la compagnie Kalhor & Diabaté, attachez bien vos ceintures », avait résumé Toumani Diabaté en début de concert: atterrissage réussi, tout en douceur.
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