l’Institut du Monde Arabe consacre une exposition aux représentations artistiques de Biskra, ville algérienne située à 400km au sud-est d’Alger, à l’histoire coloniale complexe. L’exposition « Biskra, sortilèges d’une oasis » sera à l’IMA du 23 septembre au 23 janvier
Biskra est une région algérienne aux portes du Sahara, convoitée par des artistes européens et américains du tournant du XIXème siècle. Le commissaire de l’exposition, Roger Benjamin, professeur d’histoire de l’art à l’université de Sydney, examine les multiples facettes de cette ville à travers différentes sections et pratiques artistiques, qui articulent son histoire complexe. L’approche de l’exposition est donc de renouveler les représentations autour de cette ville autrefois victime d’une historiographie orientaliste.
L’exposition retrace, à travers plusieurs documents d’époque, l’histoire de Biskra et son impact sur la culture internationale. On nous emmène dans le vieux-Biskra, dans la ville orthogonale qui reflète ses origines romano-byzantines, dans les marchés, les hôtels, les stations et dans les monuments touristiques.
Toute une section sera consacrée à la peinture ; la ville a été un berceau de l’orientalisme français en Algériequi inspirera aussi des artistes locaux plus tardifs, notamment Slimane Becha. Par ailleurs, le public pourra y admirer le magistral Habitation Saharienne de Gustave Guillaumet, et visionner le film de Marlene Dietrich, The Garden of Allah, qui date de 1936.
Au niveau de la photographie, l’exposition épate puisque certains clichés remontent au XIXème siècle et nous offrent un regard inédit sur cette région. Enfin, la sensibilité d’avant-garde est mise en valeur par des œuvres de Matisse mais aussi par des écrits d’André Gide.
Pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire des représentations dans l’art, à l’orientalisme ou ceux qui veulent (re)découvrir les beaux paysages de cette ville algérienne, cette exposition vaut le détour.