JadaL – De la controverse au Malyoun

Véritable figure de proue du rock jordanien, le groupe JadaL vient de sortir Malyoun, son troisième album. Un succès pour le groupe, qui a provoqué l’enthousiasme du public lors de son concert de lancement le 28 juillet dernier, à la Citadelle d’Amman.

Depuis sa création, le groupe jordanien JadaL s’est transformé, ses membres ont changé mais son essence rock ne faiblit pas. Comme en atteste leur dernier album Malyoun, avec lequel le groupe tourne déjà depuis plus d’un mois.

La controverse, pionnière du rock arabe

Tandis qu’en 2003, les jeunes anglais ne juraient que par le rock de Muse et des White Stripes, la musique jordanienne était surtout faite de pop et de chansons d’amour, laissant peu de place au rock alternatif. C’est pourtant à ce moment-là, à Amman, qu’est né JadaL, controverse en arabe, sous l’impulsion de l’infatigable guitariste, compositeur et producteur Mahmoud Radaideh.

Pionnier du rock jordanien et parmi les précurseurs du rock arabe, le groupe est rapidement passé de la case underground au statut de groupe incontournable de la scène jordanienne.

Après plus de dix ans de carrière, JadaL a sans conteste laissé une empreinte dans la musique arabe. Tout a commencé pour le groupe par une reprise du morceau Al-Tobah, du très populaire Abdel-Halim Hafez, dans une version mêlant la composition originale à des riffs de guitare électrique et une batterie résolument rock.

Mais depuis, finies les reprises. Salma, le premier titre composé par le groupe est un succès, tout comme leur premier album, Arabic Rocks, sorti en 2009, suivi par El Makina et ses célèbres Ana Bakhaf Min El Commitment et Bye Bye Azizi.

Une série de concerts et de festivals plus tard, JadaL signe son troisième album.

Malyoun

Pochette de l'album Malyoun du groupe jordanien JadaL

Pochette de l’album Malyoun

Dans cet album, Mahmoud semble s’accommoder d’une liberté de structure qui lui permet de passer de l’énergie rock brute à des passages plus aériens, pour se conclure dans des nappes de synthétiseurs. L’ouverture de l’album, Itha Ihna Rohna, est portée par un gimmick léger et mignon, jalonné de « ouh-ouh » qui illustre –  controverse mise de côté – la volonté du groupe de privilégier une formule efficace qui se poursuit tout au long de l’album.

Le morceau Malyoun, dans lequel claviers et cordes se mélangent aux distorsions de la guitare, propose de nombreux paysages sonores à explorer.

L’énergie de ce nouvel album est plus proche des intentions d’El Makina que de l’album Arabic Rocks. Entre titres taillés pour les festivals comme Mish Hadool Nasak ou Ana Winti, et ballades idéales pour un road-trip au soleil comme Wahdeh Bteshbahek, JadaL joue sur plusieurs tableaux et offre un album varié qui dépeint les tourments d’une jeunesse jordanienne entre réflexions sociales, et relations sentimentales.

Malgré quelques longueurs, l’album séduit tout particulièrement avec les morceaux Kanz et Ma Fe Gheirak, sans doute les plus accessibles pour découvrir le groupe et surtout le rêveur Bnekhi Feh Bel Hilem, qui nous enveloppe de douceur et de légèreté, juste avant la conclusion de l’album.