Dans le cadre de leur tournée US pour leur dernier album Dabke on the Moon, le groupe de hip-hop palestinien DAM était en concert sur le campus de UC Berkeley, à quelques minutes de San Francisco, CA, le 7 avril dernier. Devant un public frénétique venu brandir fièrement les couleurs de Filasteen, le groupe a confirmé une fois de plus la force des rimes pour transmettre les mots de ceux que l’on entend le moins.
DAM, c’est l’histoire de trois amis palestiniens qui, vers la fin des années 1990, décident de raconter ensemble leur histoire, à travers le hip-hop. Tamer Nafar, Mahmoud Jreri et Suhell Nafar sont ainsi devenus en quelques années les Tupac du Moyen-Orient, en relevant le défi de rapper en arabe et de raconter en musique l’histoire et les souffrances de leur peuple.
Ils sont aujourd’hui les porte-voix d’une nouvelle génération palestinienne, une génération fortement politisée, très attachée à la justice sociale, l’égalité des sexes, la liberté d’expression, et qui n’oublie pas avant tout la force de l’amour. Une génération qui a de plus en plus recours au slam ou au rap pour dire au monde ses souffrances. « Nous sommes les enfants de Mahmoud Darwich » scande DAM, quelques minutes seulement après le début du concert. Comme lui, ils n’oublient pas que la haine comme l’amour peuvent lier les deux peuples. Se moquant tantôt de l’Etat israélien, ils chanteront plus tard « Mama, I’m in love with a Jew » comme le poète chantait son amour à la juive Rita.
Et c’est comme Mahmoud Darwich que Rafeef Ziadah a préféré les rimes pour répondre aux attaques qui sont faites à son peuple. Comme lui qui ordonnait à l’officier israélien « Inscris, je suis arabe », elle répétera au journaliste qui lui reproche d’instiller la haine dans les enfants palestiniens que c’est la vie qu’on leur insuffle.
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Le poète et les pionniers du hip-hop palestinien ont également inspiré d’autres artistes comme Ramallah Underground, Wlad al Hara ou Shadia Mansour, l’une des premières femmes arabes à choisir le rap comme mode d’expression. Vêtue du thawb traditionnel, elle agite son keffieh devant l’ennemi comme pour lui dire : « Inscris, je suis arabe ».
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Et devant tous ces artistes qui ont choisi les rimes pour armes, on entendrait presque le père-poète répéter : « Ô mort, les arts t’auront vaincue. Les bruits des F16 sont éphémères… L’art lui, est éternel ».
Pour écouter DAM, dirigez-vous sur leur Myspace ou leur profil Soundcloud.