Le 9 novembre prochain, la communauté internationale célèbrera l’anniversaire de la chute du mur de Berlin. Pourtant, 41 murs physiques existent encore aujourd’hui, disséminés un peu partout dans le monde. Connected Walls s’est donné pour objectif de briser deux d’entre eux.
Tout a commencé en 2010, lorsque Sébastien Wielemans tournait A cycle of fences un projet de documentaire autour de la frontière américano-mexicane. En découvrant la vie de part et d’autre de ce mur, Sébastien réalise à quel point ce dernier déchire des populations qui avaient l’habitude, il y a à peine 20 ans, de franchir les frontières sans difficultés.
Au-delà des raisons géopolitiques complexes qui expliquent l’existence de ces structures séparatrices, ce qui le choque le plus c’est le caractère excluant de ces murs qui annihilent purement et simplement l’humanité mouvante qui existe de part et d’autre en l’écrasant de tout leur poids et en l’obligeant à se figer. Pire, s’il existe encore aujourd’hui 41 murs physiques construits ça et là, les barrières invisibles se multiplient et s’installent confortablement dans des esprits qui s’habituent bien trop souvent à n’avoir qu’une seule version de l’Histoire.
Si la chute du mur de Berlin a marqué à jamais l’histoire en laissant dans la psyché humaine le souvenir impérissable de la lutte contre les frontières artificielles qui brisent les liens culturels et s’érigent entre l’homme et l’horizon des aspirations collectives, le combat est loin d’être achevé. Ces barricades hermétiques empêchent les individus d’aller à la rencontre de l’autre, elles entretiennent le racisme et alimentent les clichés en imposant à tout un chacun de choisir un camp, bon gré mal gré.
Ce constat qui glace d’effroi fait alors bourgeonner dans l’esprit de Sébastien une question :
Pourquoi donc ces murs de séparation prolifèrent ils de plus en plus ? Question qui en suscite une autre : Y a-t-il quelque chose que nous puissions faire, à notre échelle, pour les briser ?
Paradoxalement, la mondialisation explique aussi bien cette recrudescence des frontières que la fièvre de la mobilité, de l’échange et du dialogue qui puise notamment sa force des avancées de la technologie. C’est de ce constat qu’est né le projet Connected Walls, qui vise à briser numériquement les murs entre le Maroc et l’Espagne, et le Mexique et les Etats Unis.
Connected Walls est un projet qui stimule le dialogue entre communautés séparées physiquement ou culturellement. Pour ce faire, les projets viseront soit à tourner des vidéos documentaires autour de thématiques transculturelles soit à rédiger un carnet qui raconte l’expérience de séparation.
Comment s’impliquer ? Par l’utilisation de différents outils interactifs proposés sur un site internet. Le site a en effet pour vocation d’impliquer les internautes pour le choix des sujets à aborder et inviter ces derniers à sortir de leur statut de purs spectateurs en les incitant à participer par leurs idées, de manière créative et réfléchie.
Pour qui ? Une population de 18 à 45 ans, vivant en Belgique, en France ainsi que le long des murs concernés. Les vidéos réalisées par les réalisateurs seront également diffusées à la télévision.
Quand ? Le projet en temps réel se déroule du 9 novembre 2014 au 9 janvier 2015. Il sera lancé parallèlement à l’anniversaire de la chute du mur de Berlin. Après cette période, le projet restera en ligne et consultable à tout moment. En attendant le lancement officiel, vous pouvez déjà participer au jeu-teaser par ici.
Pour le Maroc, le réalisateur marocain Youssef Drissi et la réalisatrice espagnole Irène Gutierrez collaboreront pendant la durée du projet pour créer des capsules vidéo, entre le court métrage, le reportage et le carnet de voyage, basées sur les thématiques proposées par les utilisateurs. Une vidéo sera disponible sur notre site web tous les dix jours.
Le compte a rebours est lancé, pour en savoir plus, participer et découvrir, rendez-vous le 9 novembre sur le site officiel de Connected Walls.