Les bons plans pour gagner de l’argent en voyageant

Si tout le monde s’accorde sur l’idée qu’il faudra faire des économies avant de prendre le large, l’on précise rarement combien il faudra épargner concrètement  car cela reste très relatif. En moyenne, pour un an de voyage, la tendance est de 15 000 dollars minimum par voyageur, soit le prix d’une petite voiture économique !

Il y a mille et une façons de financer son voyage, mais là, je m’adresse en particulier aux personnes qui n’ont ni le temps, ni les moyens ou l’envie d’épargner ! Si vous pensez qu’il faudra se donner plusieurs années de rude labeur et de sacrifices pour économiser et financer  un tour du monde, sachez qu’il y a des solutions bien plus faciles pour s’y prendre.

Si vous souhaitez voyager à court ou à moyen terme, la solution serait d’économiser une petite somme d’argent et de travailler en même temps. En moyenne, si vous disposez de 5000 dollars et que vous comptez entamer votre voyage depuis l’Asie par exemple, vous aurez largement le temps de bien vous mettre dans le bain, donc de bien vous préparer psychologiquement au travail. En moyenne, vous dépenserez 500 dollars par mois, le temps de profiter un peu, d’analyser et de comprendre votre environnement. La durée de travail varie de trois à six heures par jour, selon vos envies et vos dépenses.

Gagner de l’argent en ligne

Il est relativement facile de travailler sur internet aujourd’hui. Des sites comme Odesk.com proposent des jobs en freelance et vous proposent des jobs de traduction, de programmation, de rédaction ou d’infographie à titre d’exemple. Vous pouvez gagner assez pour payer un mois de voyage, jusqu’à 1000 dollars si vous vous débrouillez bien (vous pouvez les gagner en deux/trois semaines à hauteur de quatre heures de travail par jour). C’est assez pour vivre correctement un mois en Inde, au Cambodge ou au Népal pour ne citer que ces pays. A titre d’exemple, un mois de loyer à Kathmandou ne vous coûtera que 220 dollars.

Débuter sur ce genre de site demande quelques sacrifices et du temps car vous allez commencer avec des jobs payés deux dollars l’heure, mais vous progresserez très rapidement. Si vous êtes bons, vous pourriez même atteindre un smic français, ce qui est parfait pour un voyageur low coast. Afin d’éviter d’être payé une si petite somme en voyageant, commencez ces jobs six mois avant d’entreprendre le voyage pour vous assurer un revenu confortable par la suite (de l’ordre de 10 à 25 dollars de l’heure), ainsi que gagner en expérience. Si vous n’aimez pas le concept ou si vous trouvez qu’il ne paie pas assez, vous pouvez commencer par développer un site marchand avant de voyager, ce qui pourra vous permettre de travailler tout en étant délocalisé. Vous pouvez ainsi siroter un cocktail à Goa ou à Ushuaïa tout en travaillant à distance ! C’est tout à fait possible. Pratiquement, tous les voyageurs que je rencontre durant mon parcours travaillent en même temps, certains au noir car ils n’ont qu’un visa touriste. Dans ce sens, j’ai rencontré beaucoup de barmans, de réceptionnistes d’hôtels, de cuisiniers, de distributeurs de flyers, de traducteurs de menus, de photographes, de commerciaux, de bénévoles et de professeurs, ce sont tous des métiers qu’on retrouve aisément.

Fruit Picking, le job idéal des voyageurs

Mais le job le plus en vogue chez les voyageurs reste sans conteste le fruit picking (cueillette de fruits) en Australie et en Nouvelle-Zélande. Chaque année, des milliers de backpackers (globe-trotteurs) européens commencent leur voyage par ces deux pays. Le but étant de se faire assez d’argent en six mois pour faire le tour du monde. Le job est payé 3000 voire 4000 dollars par mois, ce qui leur permet de faire des économies pour un an ainsi que l’opportunité de découvrir ces pays.

Malheureusement, il est difficile pour un Marocain de postuler car le visa pour l’Australie et la Nouvelle Zélande est compliqué et le visa tourisme-travail n’est pas valable pour les ressortissants marocains. Chaque année, l’Australie lance son programme de cueillette à destination des voyageurs via ce site. Vous pouvez y postuler et tenter votre chance (en attendant peut-être une dérogation ou si vous avez une double nationalité).

N’hésitez pas à demander des visas de travail

A la place de faire un visa tourisme (dans les pays faciles d’accès), payez un peu plus et demandez un visa de travail. Avec un bon anglais surtout et un bon français, vous pouvez enseigner ces langues ou encore gérer un restaurant. Parfois, ces jobs viennent avec des packs qui comprennent le paiement du visa, l’hébergement et même parfois un scooter. J’ai vu un jour au Vietnam une offre de la sorte payée dix dollars la demi journée dans une discothèque. On est d’accord, ce n’est pas énorme mais vous gagnez quand même l’hébergement, les consommations et les frais du visa, ce qui restreint considérablement vos dépenses !

Vielle ville de Hoi An, Vietnam - Photo : Samir Taouaou

Vielle ville de Hoi An, Vietnam – Photo : Samir Taouaou

Voyager avec beaucoup d’économies : l’effet boomerang

J’ai un exemple à partager avec vous, celui d’un américain qui avait une bourse. Un soldat américain de 28 ans que j’avais hébergé via couchsurfing il y a de cela deux ans, alors qu’il faisait un tour du monde. A la fin de son service militaire en Irak, ses indemnités revenaient à plus de 20.000 dollars. Il avait le choix entre rentrer à l’université avec cette somme (en plus des aides financières de l’armée) ou entreprendre un voyage autour du monde. Il a penché pour le second choix et a décidé de commencer son voyage depuis le Japon. « Mauvaise idée » m’avait-il confié, car il avait déboursé, en deux mois, l’équivalent de 7000 dollars. Ces dépenses viennent du fait que le Japon coûte cher et qu’il était parti avec un handicap psychologique : disposer de suffisamment d’économies ! En effet, quand vous pensez avoir une bonne marge pour voyager et que, en plus, vous n’avez pas d’expérience, vous allez alors dépenser sans compter.

Après cet épisode, il avait revu complètement sa stratégie de voyage surtout qu’avec ce train de vie, il n’allait pouvoir visiter que cinq ou six pays avant de rentrer chez lui.  Après quelques efforts, il a pu faire le tour de l’Asie avec presque 7000 dollars sans compter le Japon. Ses dépenses ont été considérablement réduites en faisant de l’auto-stop et en travaillant en même temps.

Economiser de l’argent avec Couchsurfing

Suite à ce genre de dépenses, il devient nécessaire de comprendre comment adopter une bonne stratégie.  Pour le cas de cet américain, il a également passé par le site Couchsurfing (spécialement en Europe et dans quelques pays asiatiques), qui permet de dormir chez l’habitant. Littéralement, le nom du site signifie surfer sur le canapé ! Sur ce site, on retrouve des annonces et des demandes d’hébergement partout dans le monde. La durée est à négocier avec l’hébergeur qui sélectionne les invités via leurs profils. On ne peut pas couchsurfer partout, soit parce que l’hôtel ne coûte que quelques dollars dans certaines zones (et c’est mieux parfois de se reposer dans un hôtel), soit parce que le site n’est pas connu dans certains pays  ou soit parce que la pratique est interdite (comme en Belgique).

Il existe plusieurs avantages de couhsurfer : faire des économies surtout dans les zones où l’hébergement coûte très cher : Japon, France, Suède, etc. et également se faire un réseau d’amis qui vous feront découvrir la ville.  Parfois c’est gratuit, parfois l’hôte peut demander une contrepartie : faire la vaisselle, préparer un plat local, promener son chien ou de lui faire apprendre votre langue.

Inconvénients du couchsurfing

Personnellement, je ne l’utilise pas (sauf pour recevoir les voyageurs). On ne sait jamais sur qui l’on va tomber et très souvent l’on doit s’adapter au rythme de la personne qui nous héberge : par exemple s’il doit partir travailler, il faudra sortir en même temps que lui et rentrer également après son retour. Parfois et après un long voyage,  l’on a envie de se reposer alors que l’hôte, lui, a envie de discuter, de sociabiliser ou de nous faire visiter un endroit.  Il n y a pas beaucoup de marges de manœuvre car on ne se sent jamais chez soi. Si vous êtes du genre à sociabiliser même si vous êtes fatigué par le transport, le couchsurfing est fait pour vous. Plusieurs personnes trouvent leurs comptes et ne voyagent qu’avec ce système.

Quand on est une fille, c’est un peu différent malheureusement car certaines personnes utilisent ce réseau comme un moyen de tenter d’avoir des relations sexuelles. D’après les feedbacks de plusieurs personnes ainsi que de mon expérience du site, l’idéal serait de choisir un hôte du même sexe, c’est souvent plus simple pour les deux et évitent ainsi beaucoup d’amalgames et de préjugés.  Commencez par recevoir quelqu’un chez vous, gagnez de l’expérience sur le site, proposez aux gens de laisser des commentaires sur votre profil avant d’entreprendre de voyager en couchsurfing.

 Le woofing

Il y a aussi une méthode de voyage en vogue  que beaucoup d’Israéliens, d’Australiens et d’Européens utilisent, le woofing. Si ce terme ne vous dit rien, c’est que la pratique n’est pas très démocratisée à travers le monde et est réservée à une communauté de voyageurs passionnés et lowcoast.  Qu’est-ce que c’est que le woofing alors ? Acronyme de WWOOF, il vient de World Wide Opportunities on Organic Farms (opportunités dans des fermes bio du monde entier). Il s’agit d’un réseau mondial de fermes bio où vous pouvez être logé et parfois même être nourri et blanchi !

Vous vivrez quelques temps dans une ferme et découvrirez de nouvelles cultures, des langues locales et de la gastronomie en contrepartie d’un travail. Pour ce faire, il faudra s’enregistrer sur le site internet de l’organisation et de contacter par la suite les fermiers du monde entier.  C’est une manière facile de voyager longtemps sans payer de frais.

Asie Samir Taouaou

Acquérir de l’expérience avant le grand voyage

Parfois, il ne suffit pas que de bonnes volontés pour entamer un voyage autour du monde ou un grand voyage. Si vous n’avez encore jamais voyagé à l’étranger, il vous faudra entreprendre un petit voyage d’initiation pour comprendre comment ça marche au niveau des douanes, des métros, des devises et des hôtels. Il y a mille et une façons de voyager et ici on ne parle pas d’un petit séjour de farniente à Barcelone ou à Capri, qui sont au passage de très belles villes, mais il est question d’acquérir les premières bases pour savoir comment « se démerder » et trouver les bons plans pour voyager intelligemment sans se ruiner.

Faites un mois quelques part, au Brésil, à Hong Kong ou en Turquie (des destinations faciles et sans visas pour les Marocains). Commencez par des destinations, dites soft pour profiter de votre séjour et vous donner envie de reprendre le voyage ultérieurement. Car oui, il existe des destinations qui vous feront regretter de voyager si vous n’avez pas assez d’expérience : l’Inde par exemple est réputée pour être une destination difficile et l’on recommande très souvent de commencer par l’Asie du sud-est avant de rejoindre ledit pays. Les difficultés proviennent de la forme d’anarchie sociale qui règne en Inde et l’on demandera souvent aux personnes d’avoir un mental d’acier ou un peu d’expérience pour aborder la société indienne.

D’autres destinations comme le Japon ou la Norvège peuvent aussi vous donner envie d’hésiter à entreprendre un grand voyage. Cette fois-ci, les raisons sont financières car si l’on n’a pas d’expérience en gestion, l’on peut se ruiner au bout d’une semaine. Ici, l’on demandera au voyageur de savoir chercher les hôtels à bas coût, de gérer ses transports (prendre des abonnements Japan Rail Pass soldés par exemple, faire du stop en Norvège, prendre une bicyclette à la place des transports publics très onéreux), faire ses courses dans les supermarchés à bas coût, comparer les prix, etc.

… Et de conclure

Comme on vient de le voir, ce n’est pas productif, parfois, de travailler six ans avant de démarrer un voyage autour du monde, donc de vouloir économiser des dizaines de milliers de dollars. Il est plus intelligent, plus sain et plus intéressant de travailler en même temps pour gagner de l’argent, acquérir de l’expérience et se frotter aux cultures locales. Cela vous obligera à rester actif sur les routes et à éviter de tout dépenser d’un coup !

Pour les personnes qui ne se voient pas faire du fruit picking, du woofing ou du coachsurfing, j’ai encore des astuces à partager avec vous dans les prochains articles. A suivre !

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