Amina Abdellatif (Amoniak), parcours d’une influenceuse

C’est à la Marsa de Tunis que nous rencontrons celle qui se fait appeler Amina Amoniak. Accueillis dans son univers coloré et bigarré, nous échangeons avec la jeune femme une discussion scandée par la volonté d’unifier et connecter les talents des pays du monde arabe.

« A trente ans, je change de vie »

Amina Abdellatif, aka Amoniak, est une jeune femme au parcours atypique. Après des études de design graphique à l’ESSTED et huit ans dans une agence de communication, Amina décide de changer radicalement de vie le jour de son trentième anniversaire.

Cette promesse qu’elle se fait sur un coup de tête devient réalité à la date prévue et elle concrétise sa volonté de « purger des années d’utilisation par le monde corporate ».

Depuis, Amina travaille en freelance et enchaîne des missions de direction artistique avant de se consacrer ensuite à ce qu’elle aime vraiment : « travailler avec les gens ».

Amina Abdellatif (Amoniak) © Mehdi Drissi

Amina Abdellatif (Amoniak) © Mehdi Drissi

Tout en gardant son style de design épuré et graphique, Amina concevra des logos, animera des workshops et participera à l’organisation de festivals comme Djerbahood ou le Twestival de Tunis.

En parlant de ces deux événements, Amina verse dans l’émotion et nous décrit les réminiscences de ces véritables carrefours d’artistes tunisiens :

Contactée par Mehdi Ben Cheikh pour travailler sur Djerbahhod, Amina raconte comment le village de Djerba s’est transformé en musée à ciel ouvert après avoir été investi par des street artistes venus du monde entier.

« D’abord dubitatifs, les habitants du village venaient ensuite d’eux-mêmes réclamer des peintures murales pour décorer leurs maisons. »

Quant au twestival, festival organisé pour soutenir l’association humanitaire Rayhana, dont les fonds vont à un village extrêmement pauvre à côté de Sidi Bouzid; son logo remportera  la compétition internationale du meilleur logo de twestival au monde.

Outre ces évènements éphémères, Amina concevra aussi les logos d’espaces dédiés à la mode et la culture à Tunis : la maison de l’image ou encore MokaCiocollatah. Elle collaborera aussi au design du site du Concept Store tunisien Lyoum. Le portfolio en ligne d’Amina sur Behance remportera par ailleurs une médaille de la part de la behance community.

© Mehdi Drissi

© Mehdi Drissi

Parcours d’une influenceuse

En se baladant dans le salon d’Amina, on trouve une plaque de Tahrir Square, des affiches de films égyptiens et les sacs en bandoulière des Harakat sisters. Cet univers Arab Vintage est le fruit de ses multiples allers retours entre l’Egypte et le Liban, deux pays desquels elle est tombée amoureuse au cours de ses voyages.

Son nouveau départ professionnel lui a en effet permis de voguer entre ces pays et de rencontrer les acteurs de leurs scènes culturelles et artistiques.

Pour choisir les pays dans lesquels elle jette l’ancre, Amina n’a pas d’autre critère que la simplicité d’obtention de visa.

« tekhtar el balad nassha aw 7itanha » (Lorsque tu aimes un pays, c’est soit pour ses monuments soit pour sa population)

La formule égyptienne résume assez bien le rapport d’Amina avec les deux pays en question : c’est de la population que cette dernière est éprise.

« En Egypte, les gens sont super créatifs, le pays est d’un kitsch authentique et vintage. Ce n’est pas une mode, c’est une vraie culture, imprégnée de nostalgie et éloignée de l’occidentalisation du Maghreb »

Au Liban, Amina travaillera avec Beit Wara9 sur un projet de design autour de la région MENA. Elle restera viscéralement attachée au pays, contribuant ainsi a renforcer les échanges entre le Liban et la Tunisie. Amina est en effet régulièrement sollicitée pour des missions de conseil culturel entre ses trois pays d’adoption : Liban, Egypte, Tunisie.

Amina Amoniak © Mehdi Drissi

Amina Amoniak © Mehdi Drissi

Les projet a venir

Amina est une enfant qui ne veut pas grandir. Sa timidité et sa sensibilité transparaissent dès le premier abord et lorsqu’elle nous parle de ses projets a venir, leur caractère onirique ne nous étonne pas.

Amina aimerait en effet développer une collection de livres pour enfants et pour les plus grands.

« J’aimerais redonner cette fraîcheur à des adultes stressés qui sont  dans les considérations pratiques et se protègent beaucoup dans leurs choix personnels. »

Pour le contenu, Amina réfléchit à raconter l’histoire des migrants sous la forme du conte. Plein de fraîcheur et de rêve, l’univers d’Amina est attachant et pétri d’un enthousiasme acidulé. Nous suivrons ses projets à venir avec grand intérêt.

Si vous voulez en faire de même, suivez Amina sur instagram : @amoniak

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