Biennale de la photographie arabe: nos 3 coups de cœur

Dépêchez-vous, il ne reste plus que quelques jours pour découvrir, à Paris, la première édition de la biennale de la photographie arabe. Organisée conjointement par l’Institut du monde arabe et la Maison Européenne de la Photographie, cette manifestation fait la part belle aux photographes qui renouvellent la discipline par une approche nouvelle du monde arabe. ONORIENT vous présente ses 3 coups de cœur.

Stéphane Couturier: Alger, ses tours, ses hommes et ses femmes

Stéphane Couturier

Crédits: Stéphane Couturier

À 58 ans, Stéphane Couturier est un photographe français qui s’est fait connaitre avec son travail autour des usines, que ce soit celle de Renault à Boulogne-Billancourt, Toyota à Valenciennes, ou encore Alstom à Belfort. À la Maison Européenne de la Photographie, il présente «Climat de France», travail autour de la cité éponyme d’Alger, érigée au milieu des années 1950. 50 000 personnes y vivent dans 5000 appartements. Sa série est à la fois un travail documentaire autour de ces tours décrépies, mais aussi une succession de portraits de ses habitants. Toute l’originalité de son travail repose sur un mélange entre photographies et installations vidéos: des habitants posent, silencieux en plan fixe, devant sa caméra. Leurs yeux ne vous quittent plus.

Leila Alaoui: Maroc, un peuple à nu

Alaoui

Crédits: Leila Alaoui

Franco-marocaine, Leila Alaoui, la trentaine, s’est lancée dans un road trip un peu particulier au Maroc. Accompagnée d’un studio mobile, elle a sillonné les routes du pays, à la rencontre de ses habitants, inspirée, dit-elle, par le photographe américain Robert Franck, qui avait fait de même après-guerre, avec sa série «The Americans». Sobrement intitulé «Les Marocains», le projet de Leila Alaoui, présenté à la Maison Européenne de la Photographie, est un travail documentaire: les Marocains qu’ils soient bédouins, urbains, ruraux, posent devant son objectif sur fond noir. En ressort, des photographies à la fois puissantes et humbles, à mille lieues d’un orientalisme kitch et d’une mondialisation que l’artiste souhaite dénoncer. Leila Alaoui a les mots justes lorsqu’elle affirme que ce procédé «met à jour la fierté et la dignité innées de chaque individu». C’est exactement ce que l’on ressent au sortir de son exposition.

Massimo Berruti: Gaza sans eau

Berruti

Crédits: Massimo Berruti

Plus de 90 % de l’eau disponible à Gaza ne serait pas potable. L’opération «Bordure protectrice» menée par Israël à l’été 2014 n’a pas arrangé les choses. Partant de ce constat, le photographe italien Massimo Berruti a voulu se lancer dans un travail documentaire, pour montrer au monde les ravages de l’opération israélienne et la difficulté d’accès à l’eau pour la population. En 2014, cette série, intitulée «Gaza, eau miracle», a été récompensée du Grand Prix AFD / Polka du meilleur projet de reportage photo. Le travail de Massimo Berruti n’est pas sans rappeler le film «Allemagne zéro» de l’italien Roberto Rosselini, tourné quelques années après la fin de la deuxième guerre mondiale à Berlin: on y voit les mêmes paysages de désolation, la même population déambulant dans une ville qui ne lui appartient plus.

 

Pour avoir accès à la totalité de la programmation de la biennale: c’est par là