La musique en Israël est un symbole de toutes les luttes, des combats provoquant une profusion de styles, chansons et artistes. Commençant avec un style unique, le shirai eretz yisrael (chansons du pays d’Israël), les nouveaux colons ont pour idée de construire un pays nouveau, de faire renaître une culture. Le shirai structure la culture des Juifs de la région des années 20 aux années 70, se caractérisant par des chansons d’espoir et de mélancolie liée aux conflits.
Après la guerre de 1948, l’état hébreu continua à développer ce style national nouveau et fortement influencé par son élite occidentale. Situation aboutissant à une relégation des chansons orientales au rang de chants folkloriques alors que la majorité de la population du nouvel état est mizrahie (juifs orientaux).
La musique orientale suivra les combats sociaux des mizrahims pour s’intégrer. Ce style profitera de la libéralisation des ondes, avec une scène musicale qui va exploser et se diversifier après la Guerre des six jours de 1967. Le mouvement va s’accentuer dans les années 90 avec la création de télévisions et radios commerciales, permettant de sortir des canons officiels. Avec le temps l’arabe va réaliser une percée chez les chanteurs juifs orientaux pour redécouvrir un passé occulté, langue qui est évidement aussi utilisée par les chanteurs arabes israéliens (Palestiniens citoyens d’Israël). Un style, une langue qui accompagnent un combat pour une reconnaissance et une intégration culturelle, économique, politique difficile.
Un patchwork culturel, ethnique qui est aussi créatif, chaque communauté influence la vie musicale locale, allant des chanteurs yéménites, marocains, russes, arabes, éthiopiens aux chanteurs religieux. Ces chanteurs incarnent une scène culturelle en pleine ébullition, un pays instable avec des populations jeunes traversé par de fortes tensions.