La leçon apocalyptique de Hello, Psychaleppo

Imaginez une Oum Kalsoum chantant sur les rythmes de Massive Attack, ou un AbdelHalim Hafez en trance sur un morceau de Portishead, et vous aurez Hello, Psychaleppo.

Ce projet de fusion des classiques de la musique arabe et des sons électroniques est le fruit du travail de Samer Saem Eldahr, connu également sous son surnom Zimo, un étudiant en art installé à Beyrouth. Zimo est originaire d’Alep et a été contraint à l’exil après la guerre qui a eu lieu dans la ville syrienne. Avant de réaliser son projet Hello, Psychaleppo, Zimo a également été un musicien branché trip-hop, ses influences musicales se manifestent d’ailleurs dans son travail.

S’inscrivant dans un registre propre à lui, l’électro-tarab, Hello, Psychaleppo est un paradoxe musical qui traduit les sentiments de nostalgie que ressent Zimo envers la situation en Syrie. Ce projet est une vision musicale à la fois sombre et entraînante, vivace et pétulante. De son dernier album Gool l’Ah (قول الآه) composé de 12 morceaux, deux pistes se distinguent clairement du lot : Tarab Dub et Toobayabooya. Le premier morceau étant une combinaison du classique Meen Elli Al d’Oum Khalsoum et de sonorités très trip-hop et le second est un titre de Abdelhalim Hafez remis à la sauce dubstep.

Les sentiments qu’explore Zimo sont brouillés, mais l’attachement qui le lie à sa terre transparait dans l’intérêt qu’il porte à la musique populaire. Pendant que la révolution résonne en écho à travers des sons électroniques qui frôlent l’agressivité. Zimo, en collaboration avec deux artistes, Joan Baz et Marion Petegnief, souhaite transformer Hello, Psychaleppo en une expérience visuelle et musicale contemplative.

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