Le retour d’Archie Shepp à Alger, un rendez-vous manqué

Quarante-Quatre ans après s’être produite pour la première fois en Algérie, lors de la première édition du festival panafricain, Archie Shepp redonne rendez-vous à son public algérois. Invité, avec son Born Free Band, dans le cadre de la 6e édition du festival culturel international de la musique diwan qui se tient du 27 septembre au 3 octobre à la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth d’Alger, cette légende du jazz a eu le privilège de faire son ouverture.

Archie Shepp, en quintet, entame son concert par un set ancré dans l’ambiance jazz club de la Nouvelle Orléans. Il nous enchante avec une belle version de That Ole Devil Called Love d’Alison Moyet et enchaîne avec un très émouvant blues, Steam, tiré de son album Attica Blues (1972), en hommage à son jeune cousin, victime à 15 ans de la répression policière.

Pour la 2e partie de son concert, Archie a invité à monter sur scène le guerrier malien, Cheikh Tidiane Seck et Mamani Keîta. Le line-up idéal pour une belle fusion afro-jazzy, avec Archie aux saxophones (soprano et ténor), Cheikh Tidiane Seck au clavier et Mamani Keîta au chant, en plus du quartet ; guitare, batterie, contrebasse et piano, qui accompagnait Archie Shepp en première partie.

Forte fût la déception d’une partie du public dès les premières notes. En effet, le manque de synchronisation et de cohésion entre les musiciens était facilement constatable. Mamani Keîta, malgré sa magnifique voix, oublie de commencer à chanter au moment où elle devait le faire, Cheikh Tidiane n’arrêtait pas de faire signe aux musiciens pour qu’ils le suivent, Archie Shepp était assis sur sa chaise, saxophone ténor en mains, essayant de comprendre ce qu’il se passait autour de lui tout en essayant de placer quelques notes dans ce brouhaha musical.

La fusion que devait créer ce band n’a pas eu lieu. On aurait cru assister à une répétition en live, ce qui est frustrant pour le public et dommage pour d’aussi bons musiciens.

Toutefois, côté technique, le son était bon, les lumières et la scène, belles. Notons également la bonne prestation de Wled Bambra, jeune groupe algérois, qui a assuré la première partie de ce concert avec un programme typiquement traditionnel tiré du diwan gnawa. Le groupe a interprété, entre-autres, Megzou, Sergou, Hamouda et a rendu un vibrant hommage à feu Maâlem Ben Aissa.

En somme, le bilan de la première journée du festival est mitigé et nous a laissé sur notre faim.

Laisser un commentaire