Rock the Casbah : qu’en est-il du retour au cinéma de Laïla Marrakchi ?

En 2005, Laïla Marrakchi avait défrayé la chronique avec son film Marock, mettant en lumière pour la première fois au Maroc le culte du « non-débat » et provoquant un virage des plus osés dans l’histoire du cinéma marocain. En 2013 et après huit années d’absence, elle nous revient avec un nouveau long-métrage Rock The Casbah qui va, certainement à son tour, faire couler de l’encre.

Nous avons assisté à l’avant-première de ce dernier, qui a eu place au Megarama de Casablanca. La salle était, le moins que l’on puisse dire, bondée de spectateurs. La réalisatrice, ainsi que la productrice et les actrices (oui, un bon nombre de femmes et ça nous fait plaisir !) montent sur scène pour nous souhaiter un bon film, la salle est plongée dans le noir et la projection débute.

Après la mort du père, la famille se réunit pour 3 jours de funérailles, comme le veut la tradition marocaine. C’est donc en plein été que ses filles reviennent à la maison pour dire adieu à leur père et donner à la maison des allures de deuil. Il en sera totalement autre chose vu que l’événement sera chamboulé par l’arrivée de Sofia, sa dernière fille qui revient des Etats-Unis, pays où elle a refait sa vie contre le gré de tout le monde.

Les dernières notes du film se font entendre, suivis d’une acclamation du public et déjà les réactions fusent, les opinions divergent, on converse avec son voisin et les avis semblent mitigés.

Un film autour d’un enterrement, on redoutait que ça soit lourd et un peu trop centré sur le drame et les pleurs, mais Laïla Marrakchi a su relever le défi ! Entre conversations sur la jouissance à la supérette et le cadavre en érection, ses funérailles prennent un ton assez humoristique, et c’est plutôt réussi.

Ces drôles de situations sont jouées par un casting de qualité, je cite Morjana Alaoui qui a également eu le premier rôle dans Marock, Nadine Labaki, réalisatrice et actrice de deux grands chefs-d’oeuvre que sont Et maintenant on va où ? et Caramel, et la magnifique actrice palestinienne Hiam Abbass.

Et comme Laïla Marrakchi s’est fait connaitre en dévoilant les tabous marocains au grand jour lors de son dernier film, elle reste toujours dans cette lignée et pointe et expose les multiples difficultés qu’endure cette famille. C’est précisément cela qui pose problème. En voulant aborder le maximum de polémiques l’espace d’un film, la réalisatrice enchaîne cliché après cliché au point où on ne sait plus où donner de la tête. On ne se focalise donc plus sur un problème, mais plutôt sur une masse. On est encore moins emballé par la fin avec un  » tout est bien qui finit bien  » un peu trop forcé, car aucune famille ne se serait remise d’une telle mésaventure.

Verdict : Laïla Marrakchi appuie sa touche personnelle lors de ce deuxième long métrage, et on apprécie la présence d’une identité propre à elle dans son travail. Cela dit, on aurait tendance à penser que la réalisatrice fait encore de la provocation facile son cheval de bataille, et ça a l’air de bien marcher. En témoignent les entrées de son premier film, Marock.

Si Rock the Casbah n’arrive pas vraiment à nous convaincre, il reste néanmoins un must watch que nous vous inviterons à aller découvrir par vous-même dans les salles marocaines à partir du 11 septembre. En attendant, visionnez la bande-annonce du film :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=2Ve6_g8pea4[/youtube]

3 commentaires

  • amir khat dit :

    Ce film est un pur torchon. Laila Marrakchi veut que la societe arabo-musulmane adopte les valeurs occidentales meme si cela va a l’encontre des enseignements de l’Islam et donc, du tres Misericordieux. Elle reussit neanmoins sur un plan : a promouvoir a fond l’ignorance crasse…..

  • Mehdi Rerhrhaye dit :

    Un film vraiment très décevant, les situations sont superficielles, les dialogues sont surfaits, les différents personnages sont bâclés, et justement le film est rempli de clichés. C’est vraiment dommage de voir le talent de grandes actrices du monde arabe comme Nadine Labaki(و هلا لوين) ou Hiam Abbas aussi sous exploité, sans parler de celui du grand Omar Sharif. On attendait beaucoup ce film qui réunissait de nombreuses actrices de la nouvelles scène arabe mais malheureusement on ressort déçu de la salle.

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