On reconnait une ville aux fragments de ciel que l’on voit, quand on s’y promène. A Rabat, les cieux se font bleus et vastes, des échos d’ailleurs retentissent sous les premières chaleurs printanières. La capitale marocaine a été élue « Capitale d’Afrique » du 25 mars au 25 avril et elle accueillera, à l’occasion, plusieurs manifestations culturelles.
Pour concrétiser l’ambition royale de faire de Rabat une capitale africaine de culture et de lumière, de nombreux projets artistiques ont vu le jour. Le festival Rabat Résonances, qui se tiendra du 5 au 11 avril 2017 est l’un d’entre eux. Mis en place par la structure Melting-Culture en association avec d’Art Louane, la première édition du festival portera sur le thème de la diversité culturelle en partage dans l’espace euro-afro-méditerranéen. Célébrer la diversité, la créativité et l’innovation, et faire de Rabat un carrefour multiculturel : telles sont les volontés du festival. Au programme : des performances scéniques, des concerts, des expositions et des conférences en présence des grands noms de la scène culturelle.
Genèse du projet
Fondatrice de Melting-Culture, Ilham Mirnezami a toujours porté l’ambition de construire des projets en Afrique mais surtout son pays d’origine, le Maroc.
Ce projet est un retour aux sources pour moi, une manière de me reconnecter à mon pays d’origine via la culture, ma passion. Nous cheminons ailleurs, construisons divers projets et un jour nous éprouvons forcément l’envie, le besoin même de revenir chez soi. J’aimerais à ce titre remercier tous les partenaires qui nous ont soutenus dans cette aventure et ont permis à ce projet de cœur d’éclore. »
Par la suite, ce sont des rencontres dans le milieu culturel, « merveilleuses » et « bienveillantes », qui lui insufflent l’idée d’aller travailler au Maroc. Parmi elles, Tania Chorfi, directrice des expositions de la Villa des Arts de Casablanca, qui fut d’une grande aide à la naissance du festival. Ilham est aussi co-fondatrice avec Elsa Vautrain du projet Équations Nomades présenté au Mali et en partenariat avec l’UNESCO, autour des regards croisés franco-maliens. En 2016, elle se déplace à Rabat, sa ville de cœur, accompagnée d’une partie de l’équipe d’Equations Nomades. Les rencontres s’enchaînent et les idées fusent, donnant lieu à des synergies franco-africaines, autour du Maroc comme axe central d’échange. C’est là que Melting-Culture rencontre D’Art Louane : un espace culturel dynamique d’échange, implanté dans un Riad culturel en plein cœur de la Médina de Rabat. Ils conçoivent ainsi un partenariat autour de la culture, intégrant différents institutions et centres culturels.
Les membres de Melting-Culture et de D’Art Louane
Programme du Festival
Le festival annonce une programmation riche pour sa première édition. A l’affiche : des performances, des expositions, des concerts ainsi que des ateliers ouverts au public. L’un des spectacles les plus attendus est « Derviche mon amour », une création théâtre et danse mise en scène et chorégraphiée par l’artiste maroco-égyptienne Kawtar Kel. Le spectacle raconte l’histoire de deux figures emblématiques de la poésie soufie Rûmî et Shams, autour de l’amour divin. Il sera programmé pour le 8 avril prochain au centre culturel de l’Agdal. Une performance musicale sera également assurée par l’artiste multi-instrumentiste Haroun Teboul, à la voix saisissante, et dont on a pu découvrir le talent dans la BO du film Bab’Aziz le prince qui contemplait son âme sorti en 2005.
Des expositions de calligraphie et de photographie auront également lieu , notamment celle du grand Hassan Massoudy, considéré comme l’un des plus grands calligraphes vivants. Il proposera ainsi une sélection de ses calligraphies traitent du thème du partage. Les photographes marocains sont également à l’affiche, M’hammed Kilito et Zakaria Ait Wakrim, avec leur exposition intitulée « Chroniques d’un changement annoncé » du 6 au 11 avril. Celle-ci aura lieu à Dar Lamrini, en plein cœur de la Médina.
Enfin, des concerts de musique seront prévus dans le cadre du festival, dont le concert de Hassan Boussou et son groupe Gnawas Racines, et celui du Trio Cavalcade prévus à la salle renaissance le 7 avril prochain à 20h. Le public aura pourra également participer par sa propre parole autour des conférences débats sur divers sujets tel que la Constitution et la culture, la promotion de la diversité culturelle et bien d’autres. Et ce, en présence de grands intellectuels tel que Ghani Alani, invité d’honneur du festival. Lauréat du Prix UNESCO 2009, poète et ancien professeur à l’université du Panthéon-ASSAS, de l’INALCO à Paris, il est considéré comme l’un des grands maîtres de la calligraphie contemporaine.
Des ateliers pluridisciplinaires gratuits ou ouverts tous seront aussi programmés pendant la semaine: atelier de danse, de percussions, de chant, de couture et bien d’autres. Ils seront assurés par de grands professionnels du domaine et auront lieu dans les espaces suivants : l’espace Hiba_Lab de la fondation Hiba, le Centre Culturel de l’Agdal, D’Art Louane et Dar Lamrini entre autres.
Il s’agit pour nous de construire « une culture ensemble », une culture du cœur, pacifiste et surtout ouverte à tous, c’est pour cela que nous avons souhaité nous aligner sur des tarifs spectacles abordables mais aussi proposer des ateliers gratuits dans des lieux symboliques. Rabat Résonances, c’est la culture qui va vers les autres !
C’est donc le rendez-vous incontournable du printemps à Rabat, qu’il ne faut absolument pas manquer ! Pour consulter le programme détaillé, suivez sur facebook la page du festival, ou celle de l’événement.