Cheb Hasni, idole d’une génération

Cheb Hasni, chanteur de raï mythique, est tant connu pour ses chansons, qui ont touché toute une génération, que pour sa fin tragique.

En 1994, Cheb Hasni avait 26 ans. Le Raïman, ou encore « Raïlove »,  était un symbole, une référence de la chanson raï en Algérie et au Maghreb, avec son style sentimental, teinté de joie et d’espoir. Le 29 septembre 1994, le plus gros vendeur de cassettes de son temps, et le plus accessible dans les rues, voit son destin, sa carrière et sa vie s’arrêter. 2 balles, une dans le cou et une dans la tête, tirées par un « admirateur » qui juste avant le prenait dans ses bras.

La mort du plus Oranais des chanteurs raï, avec ses gestes, sa mal-vie et son apolitisme, choque et paralyse tout un pays. Les Algériens, qui connaissent une guerre civile depuis 4 ans, voient tomber, l’un après l’autre, des idoles qui remplissent des stades de foot. En effet, quelques jours avant, le 25 septembre 1994, Lounès Matoub, chanteur et poète kabyle, se fait kidnapper, et tuer – quelques années plus tard.

À la question « qui a tué Cheb Hasni », le mystère reste sans réponse. 22 ans après sa mort, les doutes persistent. Assassinat sur fatwa commandité par le Front islamiste du salut (FIS) ? Meurtre pour provoquer un basculement populaire? Hasni est mort jeune.

Mais, en 2016, comme en 1994, Hasni reste le chanteur de raï le plus écouté, piraté. Les vidéos Youtube de ses chansons comptent plusieurs millions de vues. Il est même adulé par une génération qui est née après sa mort. Qui n’a pas connu la mode Hasni et l’âge d’or du raï. À Oran, comme ailleurs, à Alger ou Casablanca ou encore Tunis, on écoute encore Hasni, on achète Hasni, on a le portrait de Hasni et on connaît l’histoire de Hasni.

ONORIENTUNES #12 : THAT’S RAÏGHT!