Zeid Hamdan, dénicheur de talents

Soap Kills. Un nom qui résonne forcément de manière particulière pour tout amateur d’électro teintée de notes orientales. Ce groupe de trip-hop fondé à Beyrouth, au Liban, en 1997, actif jusqu’en 2005, a joué un rôle de catalyseur d’une musique électronique métissée, sur bon nombre de dancefloors de la planète, ce qu’un duo comme Acid Arab peut être désigné comme digne héritier.

L’époque Soap Kills

Derrière Soap Kills, un homme, et une femme. Yasmine Hamdan et Zeid Hamdan. Malgré un nom similaire, ces deux-là n’ont aucun lien de parenté, si ce n’est l’attache musicale. Après l’époque « Soap Kills », chacun a pris son envol. Yasmine Hamdan a continué sur sa lancée électro avec son projet « Y.A.S », alternant avec les bandes originales de son mari, le réalisateur palestinien Elia Suleiman, avant de revenir à un son plus folk, guitare et voix.

Zeid Hamdan ONORIENTOUR ONORIENT LIBAN Mehdi Drissi

Zeid Hamdan © Mehdi Drissi

Destinée producteur

Et Zeid Hamdan dans tout ça, 40 ans l’année prochaine, a lui aussi tracé son chemin. Il faut dire que c’est un vrai boulimique de travail, de projets. Depuis la fin de Soap Kills, Zeid Hamdan a à la fois créé un nouveau groupe, Zeid and the Wings, mais aussi produit un grand nombre d’artistes du Moyen-Orient, comme la chanteuse égyptienne Maryam Saleh , le musicien guinéen Kanjha Kora, ou encore du chanteur libanais Dany Baladi, à la manière d’un Manu Chao révélant le duo malien Amadou et Mariam. Les artistes qu’il produit, Zeid les choisit avec « un charme », une « voix ». « Je n’ai pas un profil précis d’artiste en tête » dit-il, c’est « la rencontre qui fait tout ».

«Moyen-Orient idéal»

En tout, Zeid Hamdan est l’auteur de pas moins de 25 albums, qu’il soit producteur, en solo ou avec son propre groupe. Son éclectisme, Zeid le doit, sans doute, aussi à une adolescence passée dans un chic lycée parisien, où il côtoie aussi bien les fils de la famille Assad que ceux du Shah d’Iran. En 2013, après l’avoir rencontré, Pierre Haski, cofondateur de Rue89, disait de lui qu’il avait réussi à reconstituer un « Moyen-Orient idéal ». Quand on le questionne sur ses influences arabes, Zeid Hamdan dit se vivre comme un « déraciné ». Il dit qu’« on vit dans des régions qui sont à feu et à sang », alors sa musique, il la conçoit comme « une émotion, un ressenti, une étincelle ».

Humour et ironie

À la politique, Zeid Hamdan préfère l’humour, moyen de distancier une situation difficile. Mais l’humour ne le protège pas du politique : en 2011, sa chanson « General Suleiman » est très mal perçue par le pouvoir libanais, qui y voit une offense au président de l’époque, Michel Sleimane. Zeid Hamdan est alors retenu quelques heures par la police judiciaire libanaises, avant d’être relâché, ce qui provoque quand même un tollé dans la presse du pays, et lui vaut de nombreux messages de la population. Tout juste relâché, Zeid Hamdan trouve déjà le moyen d’en rire: « Et dire que seule une vingtaine de personnes sont venues assister au lancement du nouvel album de mon groupe, « Aasfeh », quelques jours plutôt ». Tout un art de vivre.

Zeid Hamdan ONORIENTOUR ONORIENT LIBAN Mehdi Drissi

Zeid Hamdan © Mehdi Drissi

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