Le National Youth Orchestra of Iraq aux USA. Se réconcilier à travers la musique

UA IRAQ

Les musiciens du National Youth Orchestra of Iraq balaient les idées reçues sur leur pays et s’envolent pour une tournée aux États-Unis.

Depuis plus de dix ans, les médias tendent à nous proposer une vision partiale et chaotique de l’Iraq. Il existe pourtant des initiatives imprégnées d’ouverture et de dialogue.

Le National Youth Orchestra of Iraq a été fondé il y a cinq ans à l’initiative de Zuhal Sultan, pianiste d’aujourd’hui 22 ans. La seule création de l’orchestre relevait de l’exploit. Il a fallu premièrement recruter les jeunes musiciens, dans ce pays qui manque de professeurs et où l’enseignement de la musique classique est rare. Les candidats ont été auditionnés et sélectionnés via des enregistrements vidéo sur YouTube. Ensuite, ils ont dû étudier les morceaux et répéter ensemble. Depuis 2009, l’orchestre ne se réunit qu’une fois par an au cours d’un stage de trois semaines constituant le seul enseignement musical de l’année. Au décours de cette période de répétition, le NYOI donne des concerts et a déjà été invité à Edimburg, Londres et Aix-en-Provence.

Cet été, ces jeunes musiciens iraquiens se joindront à l’Elgin Youth Symphony Orchestra, dans l’Illinois, pour suivre leur master class annuel avant de se produire à Elgin, Chicago et Washington, DC. Ce projet n’est pas seulement un moyen pour eux d’étudier la musique et d’avoir accès à un enseignement d’excellence. C’est aussi un outil d’échange et de découverte. C’est l’occasion de s’ouvrir aux cultures des pays qui les accueillent et d’offrir un regard neuf sur le Moyen-Orient. Ils montrent un Iraq dont la jeunesse se cultive et prend l’initiative du dialogue. Cela ne peut qu’aider à nuancer et enrichir l’image de l’Iraq, en particulier auprès des milliers d’américains qui assisteront cet été à leurs concerts.

Le programme musical lui-même respire la rencontre des cultures puisque l’orchestre jouera cet été le Concerto pour violon de Samuel Barber, compositeur américain du XXème siècle, la Symphonie n° 7 de Beethoven et des pièces du compositeur kurde Abdullah Jamal Sagirma et du compositeur iraquo-américain Amir El Saffar. Au-delà des cultures et des océans, le National Youth Orchestra of Iraq incarne avec succès ce rôle de réconciliateur qu’il s’est donné.

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