Le chantier de Mustapha Akrim

Présenter le labeur des ouvriers, le matériel de travail ainsi que les objets utilisés au quotidien, c’est ce que l’artiste Mustapha Akrim met en œuvre et en chantier à travers ses travaux : « Chantier II » et « Le musée des ouvriers ». Ils font l’objet d’une exposition individuelle jusqu’au 10 janvier 2018 au Comptoir des Mines Galerie à Marrakech.

Dessins, photographies et objets bétonnés voire sculptés, l’artiste ne manque pas de talents pour expérimenter les différents matériaux et s’imprégner du monde ouvrier et de l’ambiance des chantiers. Tout l’espace de la galerie Comptoir des Mines, du hangar à l’étage du bâtiment, se transforme en un grand chantier avec des objets figés et sans vie, qui autrefois servaient de matériaux à une véritable main d’œuvre.

Parmi les objets exposés du musée des ouvriers, dont certains sont protégés dans des vitrines, on trouve une table d’ouvrier, des casques de chantier, une pioche, mais aussi des tenues de travail ainsi que des ustensiles de cuisine ou encore une petite bouteille de gaz et une radiocassette. A partir de ces objets, il est aisé d’imaginer à la fois le travail acharné des ouvriers, mais aussi la bonne ambiance pendant les heures de pause ou les repas préparés sur place.

Toujours en béton, « Chantier II » présente des bas-reliefs sous forme de grandes médailles et, sous forme d’un paravent, une installation photographique. Une installation de 224 clichés de chantiers au Maroc et à l’étranger, pris par cet artiste diplômé de l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan.

Le hasard fait que cette exposition sur le chantier prenne place dans un endroit emblématique de la ville, toujours en chantier à l’heure actuelle. Il s’agit du bâtiment « Lblassa » qui abritait les bureaux de la Marrakech Biennale et dont nous avons parlé dans un article précédent.

Menacé de disparaître, le bâtiment a été heureusement sauvé par Hicham Daoudi, le fondateur de la Compagnie Marocaine des Œuvres et Objets d’art (CMOOA). Comme ce bâtiment était la propriété du comptoir des mines dans le passé, la décision a été prise de garder tout simplement son nom d’origine. Des projets prometteurs y prendront place en 2018, comme ce que nous a indiqué la responsable de la galerie, Imane Barakat.