Mis en lumière par le documentaire de Hind Meddeb, l’électro chaabi était la thématique au cœur de cette deuxième édition de l’Arabic Sound System, à l’Institut du monde arabe. Véritable promesse d’une téléportation de Paris au Caire, la scène alternative cairote a été représentée par Sadat et Alaa 50.
L’expérience d’une soirée dans un lieu si inhabituel attire les curieux venus voir cette plateforme de partage d’une culture universelle et encore underground. Dans une époque où la rapidité est maître-mot, l’Arabic Sound System se positionne comme cet événement ponctuel qui vous évade du Paris nocturne, le temps d’un voyage au Caire pour cette édition. De la première salle, Hypostyle, située au sous-sol du bâtiment de l’Institut, émerge une ambiance particulière grâce à ses nombreuses et imposantes colonnes. Les vertigineux ascenseurs en verre sont à notre disposition pour atteindre le neuvième étage. Une fois au sommet de l’IMA, la salle du conseil nous berce d’une ambiance aérienne. Entouré de ses vitres et de la terrasse, le public se retrouve avec une vue imprenable de Paris la nuit. La magie du lieu opère, à nouveau.
Au-delà de l’originalité de l’endroit, les artistes invités à exprimer leur art ne font pas dans la demi-mesure. Un seul critère a été mis en place : le sens de l’art. Karim Ech-Choayby, organisateur de l’événement, nous souligne sa volonté de retrouver une véritable démarche et une histoire, tant artistique, politique, sociale, dans le travail des artistes qu’il a sélectionné. La line-up dénote un caractère puriste, inconnu du bataillon pour les non-initiés à la scène électro parisienne. En partant du principe que « la radicalité fait l’attrait« , Karim transforme l’IMA en un lieu de fête clairement positionné, à l’extrême du sommaire à la portée de tous. Le choix de la thématique s’est fait grâce au documentaire de Hind Meddeb, qui, comme le souligne Karim, « permet d’être le lien entre l’Arabic Sound System et l’électro chaabi« . La soirée a été organisée comme une résonnance au style de sons qu’elle mettait à l’honneur. En tant que musique dans laquelle il n’y a pas de règles, l’organisateur souligne sa conscience de l’ouverture des gens dans le contexte de fête.
Dans cette entreprise, Karim a fait de l’IMA un véritable laboratoire musical de tendances qui commencent à peine à se faire une place dans la capitale. Résonance de l’électro chaabi, le désir de créer un « bordel ambiant » de Karim a été respecté, mettant le feeling au cœur de la rencontre entre les artistes et le public. Même si nous souhaitions une présence plus marquée de l’électro chaabi tout au long de la soirée, nous attendons la troisième édition de ce rendez-vous devenu incontournable.